Les manuels scolaires numériques s’installent dans les salles de classe

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élèves lors d’un exercice de calcul avec un Tableau Blanc Interactif (TBI) (Photo : Gérard Julien)

[30/08/2009 12:52:27] PARIS (AFP) Carte géographique qui s’anime en suivant le voyage de Christophe Colomb, “Le Cid” en vidéo: les manuels scolaires numériques s’installent dans les salles de classe à la rentrée.

Les éditeurs profitent des remplacements de manuels à la faveur des changements de programmes en français, histoire-géographie et éducation civique en 6ème cette année pour en proposer des versions numériques, explique Sylvie Marcé, PDG des éditions Belin.

“Chaque changement de programme est l’occasion d’un bond en avant, alors qu’un manuel est utilisé en moyenne sept ans. Tous les manuels de 6ème qui sortent à cette rentrée ont une version numérique”, explique Pascale Gelebart, directrice de l’association Savoir-Livre, qui regroupe les six éditeurs scolaires (Belin, Bordas, Hachette, Magnard, Hatier et Nathan).

Ayant la même colonne vertébrale qu’un manuel papier, ils sont enrichis de nombreuses applications multimédia.

La version électronique peut être vidéoprojetée sur un “tableau numérique interactif”, l’écran blanc qui va peu à peu remplacer le tableau noir. Elle peut être consultée chez eux par les élèves si l’école a acheté des licences pour eux.

En histoire, une carte peut montrer l’Empire romain, avec des pays qui changent de couleur lorsqu’ils sont conquis. Un enseignant peut demander à un élève de placer les flèches montrant la progression d’une armée.

En Sciences de la Vie et de la Terre (SVT), une animation présente le cycle en accéléré d’une plante, de la germination aux fruits, ou l’irrigation du corps humain par le sang.

En français, un enseignant peut diffuser une pièce de théâtre ou un film, pour mettre en évidence comment un texte de littérature peut être interprété. En grammaire, il peut faire apparaître en couleur tous les verbes.

L’usage le plus répandu actuellement est en langues vivantes, avec des vidéos en version originale.

“On peut zoomer, faire des arrêts sur image, superposer des schémas (…), demander aux élèves d’écrire des légendes de photos, cacher des éléments pour les interroger”, explique Pascale Gelebart.

“Le livre papier est par nature restreint et le manuel numérique donne accès à plus de ressources, que les enseignants peuvent utiliser selon leurs besoins pour illustrer leurs leçons et les personnaliser en fonction de leurs élèves”, explique-t-elle.

“Il est complémentaire du livre papier et ne se substitue pas à lui. Il fait travailler des zones du cerveau différentes”, explique Sylvie Marcé, qui relève que le manuel numérique ne représente qu’une part “infinitésimale” de son chiffre d’affaires.

Même s’il n’est pas encore rentable, les éditeurs misent sur le numérique, alors que le gouvernement va lancer vendredi une vaste expérimentation dans une vingtaine de départements.

“C’est ludique, interactif, et rend les cours forcément plus attrayants, plus vivants. Cela permet de retenir l’attention d’élèves qui n’écouteraient pas autrement. En plus, il allège le poids des cartables”, explique Roland Hubert, secrétaire général du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire.

“Le frein c’est l’équipement des collèges, où le retard est énorme. Il faut aussi former les enseignants car cela change la manière de faire leurs cours”, explique-t-il.

Selon une étude de l’UE de 2006, 66% des enseignants avaient utilisé internet en un an, ce qui place la France au 20ème rang sur 25 Etats-membres à l’époque.

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