La firme internationale de services-conseils a récemment publié un rapport,
Groundbreakers – Using the strength of women to rebuild the world economy,
qui met en lumière le vaste potentiel économique des femmes et leur impact
important sur la croissance. Aucune économie ne peut faire fi d’une telle
ressource, lit-on dans le rapport Tendances mondiales de l’emploi des
femmes, publié en 2008 par le Bureau international du travail (BIT).
Ainsi, les pays qui, pour des raisons culturelles, sociales ou autres,
négligent cet apport en paient le prix : le Maghreb et le Moyen-Orient –
hormis Dubaï ou le Qatar- sont parmi les régions les plus pauvres et les
plus stagnantes économiquement. Leurs taux d’emploi féminin sont aussi les
pires de la planète.
Les ratios emploi-population sont de 28% de femmes contre 70,3% d’hommes au
Moyen-Orient, et de 21,9% versus 69,1% dans le Maghreb, soit la plus grande
disparité de la planète. Les taux de chômage des femmes y sont les plus
élevés au monde.
À l’inverse, note le rapport, la région qui a le mieux réussi au chapitre de
la croissance économique au cours de la dernière décennie, l’Asie de l’Est,
“est celle qui enregistre le plus fort taux régional d’activité des femmes,
de faibles taux de chômage et des écarts entre les sexes relativement peu
importants”.
Selon une étude publiée dans le Global Economics Paper, de Goldman Sachs en
avril 2007, réduire l’écart entre les taux d’emplois des hommes et des
femmes aurait un impact énorme sur l’économie mondiale. Cela ferait croître
le PIB des États-Unis de 9%, celui de la zone euro de 13%, et celui du Japon
de 16%. “Encourager les femmes à intégrer le marché de l’emploi a été la
principale source de dynamisme de la zone euro”.
Combler le fossé
Cela dit, selon le rapport du BIT, la participation accrue des femmes
présente un fort potentiel de contribution au développement économique
seulement si les emplois qu’on leur propose sont décents, et non pas mal
payés et précaires. Par ailleurs, la plupart des régions ont beaucoup de
chemin à faire pour intégrer économiquement les femmes.
Dans son rapport, Ernst & Young souligne qu’aucun pays n’a réussi à combler
le fossé entre les hommes et les femmes sur le marché de l’emploi. Les
quatre pays les plus performants -la Norvège, la Finlande, la Suède et
l’Islande- l’ont réduit de 80%.
La firme a décidé de combler son propre fossé interne. Elle embauche autant
de jeunes femmes que de jeunes hommes, mais celles-ci partent après quelques
années, au moment où elles ont des enfants, provoquant une perte de talents.
Le programme géré par la Londonienne Fleur Bothwick constitue une des six
priorités globales de la firme. Et ce n’est pas par altruisme : “La présence
des femmes est essentielle pour demeurer un leader dans notre marché”.
Source :
http://www.lesaffaires.com .