és dans les tunnels du futur métro de Dubai. (Photo : Karim Sahib) |
[01/09/2009 10:02:41] DUBAI (AFP) Dubaï se prépare à inaugurer la première ligne de métro de la péninsule arabique, mais ce nouveau moyen de transport est loin de séduire tous les habitants d’une ville-émirat où l’automobile est sacrée.
L’autre pari, consistant à achever la ligne, dite “rouge”, à la date symbolique du 09/09/09, n’a pas été tenu puisque seules dix des 29 stations ouvriront à cette date.
“Le métro est destiné à décongestionner les routes, à réduire le temps des déplacements et le niveau de pollution”, a souligné dans un communiqué quelques jours avant l’inauguration l’Autorité des transports et maître d’oeuvre du projet.
Les embouteillages constituent un véritable cauchemar à Dubaï qui a connu une très forte augmentation de sa population d’expatriés lors des dernières années de boom économique.
Plus d’un million de véhicules y circulaient fin 2008, dont 88% de voitures particulières et de bus, soit environ une voiture pour deux habitants. L’essence est subventionnée aux Emirats arabes unis, pays pétrolier.
Mais ce métro bleu, luxueux et sans conducteur, qui est essentiellement aérien, ne fait pas l’unanimité.
“Je ne pense pas l’utiliser”, lâche Saïd Ali, un Emirati de 24 ans qui dit préférer conduire son luxueux tout-terrain et ne pas se mêler aux usagers du métro.
ès l’effondrement d’une grue utilisée pour la construction d’une station de métro, en novembre 2008. |
“Si l’environnement était vraiment une source d’inquiétude, il y a beaucoup de choses auxquelles on devrait renoncer dans nos vies avant la voiture”, ajoute-t-il.
Nombreux sont ceux qui estiment que la voiture reste le moyen de transport le plus pratique et qui préfèrent éviter de devoir marcher à une station de métro sous un soleil de plomb.
Mais d’autres sont d’un avis différent.
“C’est sûr que je vais l’utiliser”, lance Bilal Ahmed, cadre commercial pakistanais de 29 ans, un habitué des bus. “C’est très important pour notre travail car les bus sont généralement en retard”.
Bilal Ahmed débourse l’équivalent de 1,2 dollar pour parcourir 25 km en bus pour aller du centre de Dubaï à la zone industrielle de Jebel Ali.
Aller d’un bout à l’autre de “la ligne rouge”, qui passe par l’aéroport de Dubaï, le plus important de la région, coûtera l’équivalent de 1,6 dollar.
“Ce sera plus facile pour aller au travail”, note Rahul Sharma, 32 ans, un vendeur indien qui débourse 68 dollars par mois pour un taxi collectif et dont le trajet prend une heure et demie. “Je suis prêt à payer plus si je gagne du temps.”
étrangers sur le chantier du métro de Dubai en mai 2008. (Photo : Karim Sahib) |
Le coût initial du métro dont le chantier a été lancé en 2005 était de 4,4 milliards de dollars mais a explosé en passant à 7,6 milliards de dollars, a révélé dimanche Mattar al-Tayer, le chef de l’Autorité des transports, expliquant le surcoût par l’extension du réseau et la construction de nouvelles stations.
Mais même si le coût ne pose pas de problème, le projet étant “garanti par le gouvernement de Dubaï”, il n’en reste pas moins que les finances de l’émirat ont souffert de la crise économique, le laissant avec une dette alourdie.
Le reste de “la ligne rouge” doit être mis en service en février 2010. Une ligne “verte” programmée pour le printemps ne devrait pas être ouverte avant l’été 2010.
Le métro souligne le goût de l’émirat pour le luxe avec des stations climatisées sous forme de coquillages dorés, un clin d’oeil au passé perlier du Golfe.
Dans l’esprit de la culture commerciale de Dubaï, les droits pour nommer de nombreuses stations ont été cédés au secteur privé, ce qui a permis de lever 490 millions de dollars.
Le métro de Dubaï est le premier d’une série de projets ferroviaires dans le Golfe. L’Arabie saoudite prévoit notamment une ligne à grande vitesse de 444 km pour relier les deux villes saintes de La Mecque et Médine à Jeddah, sur la mer Rouge.