Saison d’été : crise oblige, les Français redécouvrent la France

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ût 2009 sur une plage de la pointe rouge à Marseille (Photo : Michel Gangne)

[01/09/2009 15:09:13] PARIS (AFP) Freinés par la crise, les vacanciers français sont restés majoritairement au pays cet été, optant pour les plages du Sud, mais aussi la montagne, alors que les touristes étrangers ont continué à bouder la France, selon des données recueillies mardi par les bureaux de l’AFP.

Consommation en berne dans les cafés et restaurants, réservations de dernière minute en attendant le meilleur prix, recherche d’animations gratuites, séjours plus courts … la saison d’été pâtit d’une conjoncture déprimée, mais s’avère moins catastrophique que redouté.

“Le bilan est encourageant dans un contexte extrêmement difficile, mais contrasté selon les régions”, explique Didier Arino, gérant du cabinet Protourisme. “Le Sud et le Sud-Est ont fait le plein, mais la Bretagne, la Normandie, le Nord-Pas-de Calais et l’Ile-de-France ont souffert”.

Très prisée par les visiteurs étrangers, la Tour Eiffel n’a pas été épargnée par la crise. La fréquentation a baissé de 10% au premier semestre, avant de remonter en juillet (+0,5%) et août (+3,4%). Les recettes des hôteliers parisiens ont chuté de 12% cet été.

Touristes français et étrangers confondus, la baisse des nuitées en France devrait être limitée à moins de 4% en juillet-août, selon Protourisme. Le secrétaire d’Etat au Tourisme Hervé Novelli présentera son bilan mercredi.

“Nos clients sont partis moins loin, moins longtemps et ont dépensé moins”, témoigne Marc Lacouture, co-fondateur de Promovacances. Du coup, les ventes de la destination France par l’agence en ligne ont progressé de 20% cet été.

“Cette saison a redonné du muscle au tourisme de proximité. Les gens ont redécouvert le pays”, résume Jacques Bousquet, président du Comité du tourisme des Midi-Pyrénées, où “l’été a été moins catastrophique que prévu”. Les visiteurs locaux ont compensé la chute des touristes étrangers (-20 à -25%).

De nombreux touristes sont restés en France “pour trois raisons essentielles, la crainte de prendre l’avion, la grippe qui sévit dans le monde, et pour économiser sur le prix du transport”, résume l’Office de tourisme de Ciboure (Pyrénées Atlantiques).

Même tendance en Provence-Alpes-Côte d’Azur, où les Français étaient nombreux. Si le bilan est “positif”, les dépenses “ne sont pas à la hauteur”, déplore Jean-Marc Coppola, président du comité régional du tourisme.

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ès du Mont Saint-Michel, le 9 juillet 2009 (Photo : Kenzo Tribouillard)

“On sent un gros coup de frein sur le portefeuille”, commente Christophe Defert, propriétaire du camping La Bastiane à Puget-sur-Argens (Var). Il enregistre toutefois une “très bonne saison”, à l’image de la majorité des campings, très recherchés en temps de crise.

La saison a été ensoleillée pour les plages de Loire-Atlantique: la station de Pornic a ainsi vu ses réservations progresser de 2,5% cet été.

Délaissée par les Britanniques, la Bretagne connaît “une saison relativement moyenne”, selon le comité régional du tourisme. Les excursions augmentent, mais sans générer de nuitées dans les hôtels.

Haut-lieu touristique en Normandie, le Mont-Saint-Michel a résisté à la crise, avec une fréquentation en hausse de 20% en juillet et de 14% en août. “Ici, vous pouvez venir sans dépenser un centime sur place si vous n’allez ni dans les musées ni dans l’abbaye”, a avancé un agent d’accueil.

L’effet tourisme de proximité a joué aussi à plein en Franche-Comté, où le bilan est “positif” malgré une baisse des dépenses.

La montagne a signé son grand retour cet été: la fréquentation en Savoie et Haute-Savoie est en hausse pour la première fois depuis 2003. “C’est une heureuse surprise au milieu de la crise”, a commenté un professionnel.