Les Européens se mobilisent pour limiter les bonus bancaires

[02/09/2009 17:54:17] BRUXELLES (AFP)

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ésident de la BCE Jean-Claude Trichet (g) lors de la réunion des ministres des Finances européens, le 2 septembre 2009, à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

Les ministres européens des Finances ont largement soutenu mercredi les propositions françaises visant à limiter les bonus bancaires au niveau mondial, en vue du prochain sommet du G20, une idée qui ne séduit cependant pas la Grande-Bretagne et sa City.

Plusieurs grands argentiers européens, dont le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, et le ministre suédois des Finances Anders Borg, dont le pays préside l’UE, ont souligné la nécessité d’une position européenne forte sur ce dossier.

“La question clé (…) est de mettre fin au retour de la culture des bonus”, a déclaré M. Borg, en arrivant à Bruxelles à une réunion avec ses collègues pour définir une position commune au G20.

“Les banquiers se comportent comme si nous étions en 1999, alors que nous sommes en fait en 2009″, a-t-il ajouté, estimant qu'”il faut mettre fin à la culture des bonus, et il faut y mettre fin à Pittsburgh” aux Etats-Unis où se retrouveront les pays du G20 les 24 et 25 septembre pour mieux encadrer les marchés financiers.

“J’appuie tout à fait les propositions qui sont faites par la France” en vue du G20, a déclaré M. Juncker.

Le président français Nicolas Sarkozy a annoncé la semaine dernière son intention de prôner au G20 une limitation des bonus bancaires au niveau international, suite à l’annonce en France de mesures acceptées par les banques pour limiter les primes versées à leurs traders.

De nombreux patrons de banques estiment en effet qu’une telle mesure de plafonnement limitée au seul niveau national serait inefficace si elle n’était pas suivie dans les principaux pays.

“Nous avons des propositions très fermes pour mettre de l’ordre dans les questions de bonus et de rémunérations”, a déclaré mercredi la ministre française des Finances Christine Lagarde, en parlant d’une question “emblématique”.

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à Bruxelles, le 2 septembre 2009 (Photo : Georges Gobet)

Après la crise qui a ébranlé la planète financière l’an dernier suite à un excès d’opérations hautement spéculatives sur les marchés, les banques ont repris leurs habitudes et recommencent à verser de généreuses primes à leurs meilleurs traders.

Une tendance qui suscite l’incompréhension dans l’opinion publique dans la mesure où nombre de ces établissements ont été sauvés ou aidés par l’argent du contribuable.

Mme Lagarde a dit vouloir “essayer” de rallier ses partenaires européens à la propositions française.

La proposition de M. Sarkozy a déjà été soutenue par l’Allemagne, la Belgique ou les Pays-Bas.

“Ce que nous voyons, finalement, c’est que des grands pays veulent aussi coopérer avec nous” pour réguler les bonus, “et c’est une très bonne nouvelle”, a dit le ministre néerlandais des Finances Wouter Bos, regrettant cependant que “tous les pays n’aient pas encore bougé aussi vite qu’ils le pourraient”.

La Grande-Bretagne, qui abrite la City, principale place financière européenne, est en effet plus réservée sur l’idée d’une limitation internationale des bonus.

Mais Paris peut cependant compter sur l’appui de Bruxelles. Le commissaire chargé des questions économiques, Joaquin Almunia, a jugé mercredi “globalement appropriées” les mesures de limitation de bonus telles que celles que vient d’annoncer la France, et invité les autres pays à faire de même.

Les banques françaises ont accepté la mise en place d’un système de bonus-malus, avec versement différé d’une partie du bonus. En vertu de ce nouveau système, si les performances ne sont pas au rendez-vous dans la durée, la partie différée du bonus ne serait pas versée.