 |
| ésidentiel de Croix, prise le 01 septembre 2009 (Photo : Philippe Huguen) |
[02/09/2009 08:47:21] CROIX, Nord (AFP) Croix, ville du Nord qui caracole en tête des communes où le patrimoine imposable sur la fortune est le plus élevé de France, concentre sa richesse dans quelques quartiers, où les riches familles d’industriels continuent discrètement d’élire domicile.
Située dans la banlieue chic du nord de Lille, au coeur du triangle d’or des communes de Bondues-Mouvaux-Wasquehal, surnommé “BMW” par les locaux, Croix possède un patrimoine moyen déclaré au titre de l’impôt sur la fortune de 3,448 millions d’euros, se positionnant ainsi devant Neuilly comme la ville “championne de l’ISF”.
Elle se place également en troisième position – derrière Neuilly et le 7è arrondissement de Paris – du montant d’impôt moyen versé, avec 22.534 euros.
Malgré cela, “Croix ne peut pas être considérée comme une +ville de riches+ car seule une petite partie de ses habitants concentre ce patrimoine, qui reste majoritairement un héritage des grands empires industriels de la région”, explique un analyste nordiste de l’Insee.
Croix était au 19e siècle le lieu prisé de villégiature des familles d’industriels du textile et du commerce, qui y avaient fait construire de fastueuses demeures pour profiter d’un cadre verdoyant, proche de leurs usines de Roubaix et Tourcoing.
 |
| ée d’une propriété dans un quartier résidentiel de Croix, prise le 01 septembre 2009. (Photo : Philippe Huguen) |
De fait, aujourd’hui, seuls 415 contribuables de Croix sont redevables de l’ISF, sur plus de 21.000 habitants, contre 7.607 à Neuilly.
“Croix n’est pas la ville la plus riche de France. Les chiffres ne représentant pas la réalité vécue et ici, il y a beaucoup de mixité sociale”, insiste-t-on à la mairie de la ville.
“Croix, c’est une ville où il y a d’un côté les très riches, dans le quartier Beaumont, et de l’autre, les très pauvres, côté Saint-Pierre ou Mackellerie. Et comme on dit chez nous, on ne mélange pas les torchons et les serviettes”, explique pourtant Rodrigue, facteur de la ville.
Même son de cloche au marché de Saint-Pierre, quartier populaire du nord-est de la ville, où Daniel, Croisien depuis 40 ans, affirme que “les riches, ce n’est pas ici que vous les trouverez. Ils sont tous au sud-est de la ville, dans leurs belles maisons”.
“Il y a quelques grandes familles à Croix, c’est vrai, mais faut pas croire, ici c’est comme ailleurs, y’a aussi beaucoup de chômage depuis que les usines ont fermé”, ajoute-t-il.
Selon l’Insee, le taux de chômage de Croix atteignait 12,6% à fin 2006 et 36% des ménages avaient des revenus trop faibles pour être imposables.
Une dichotomie – présente dans plusieurs villes nordistes – qui transparaît dans l’habitat de Croix : un centre de petites habitations individuelles, un nord avec des maisonnettes ouvrières de briques rouges, et un sud-est, où l’on devine de riches habitations cachées derrière d’imposants portails et une verdure foisonnante.
Cette différence se ressent dans le prix des maisons, oscillant entre 800.000 euros, côté mairie et 150.000 côté Saint-Pierre, “alors que seulement une centaine de mètres séparent ces deux quartiers”, explique un vendeur de l’agence immobilière Tim.
“Et côté Beaumont, c’est largement au-dessus du million d’euros à chaque transaction”, renchérit un collègue.
“Là-bas, ajoute-t-il, c’est carrément la Côte d’Azur du Nord. Vous y trouvez toutes les grandes noms : certains des Mulliez (propriétaires des supermarchés Auchan, ndlr) qui possèdent le côté droit de la rue Verte, et de l’autre côté, vous avez les Bonduelle (agro-alimentaire), les Prouvost (textile), les footballeurs professionnels.
