[03/09/2009 11:49:53] FRANCFORT (AFP)
ésident de la BCE Jean-Claude Trichet lors d’une conférence de presse à Francfort, le 6 août 2009 (Photo : Martin Oeser) |
La Banque centrale européenne va va sans doute maintenir ses taux à leur plus bas niveau historique jeudi, alors que les craintes de déflation diminuent et l’économie se porte un peu mieux.
Le principal taux directeur, qui détermine les conditions du crédit dans les seize pays de l’euro, devrait rester à 1% à l’issue du conseil des gouverneurs, estiment à l’unanimité économistes et marchés.
Il stationne à ce niveau depuis mai et pourrait s’y installer pour de nombreux mois, au moins jusqu’à la mi-2010 selon de nombreux économistes. “La BCE va conserver sa position d’attente et qualifier jeudi sa politique monétaire d’appropriée”, estime l’expert Alexander Krüger de la banque allemande Bankhaus-Lampe.
La peur d’une déflation en zone euro, cette spirale de baisse généralisée des prix destructrice pour l’économie, s’est atténuée après la publication des statistiques du mois d’août.
Les prix à la consommation ont certes de nouveau reculé sur un an, mais de 0,2% seulement selon un chiffre provisoire, après -0,7% en juillet. De quoi conforter l’hypothèse de la BCE selon laquelle le recul des prix est bien un phénomène temporaire, lié essentiellement à la flambée des prix du pétrole à l’été 2008.
L’éloignement du risque de déflation devrait enterrer définitivement les chances d’une nouvelle réduction des taux directeurs. Sans le dire ouvertement, Jean-Claude Trichet, président de la BCE, avait déjà laisser entendre le mois dernier que le cycle de baisse, qui a fait tomber le principal taux de 4,25% en octobre à 1% en mai, était clos.
D’autant plus que l’économie donne des signes désormais plus concrets de rétablissement. La zone euro est restée en récession au deuxième trimestre, mais le recul s’est limité à -0,1% après -2,5% au premier. Ses deux principales économies, l’Allemagne et la France, ont même renoué avec la croissance.
La BCE devrait d’ailleurs dans la foulée annoncer jeudi un relèvement de ses prévisions pour la conjoncture en 2009 et 2010, selon les experts. Jean-Claude Trichet doit dévoiler les nouvelles projections trimestrielles de l’institution.
Pour autant, la conjoncture économique reste fragile, essentiellement soutenue par les plans gouvernementaux, et ses perspectives soumises à de nombreuses incertitudes, comme le répètent à l’envi les banquiers centraux.
La réticence persistante des banques à prêter pourrait de surcroît mettre en danger la relance. L’Allemagne, très inquiète à ce sujet, a mis en place mardi un dispositif dans lequel le gouvernement va jouer le rôle d’assureur-crédit et prêter de l’argent directement aux banques dans l’espoir d’alimenter le crédit aux entreprises.
La montée progressive du chômage et ses effets néfastes sur la consommation est un autre sujet d’inquiétude. En juillet il a progressé à 9,5%, au plus haut depuis plus de dix ans avec plus de 15 millions de personnes sans emploi en zone euro, selon des chiffres d’Eurostat publiés mardi.