A l’image de SkyEurope, d’autres low-cost pourraient périr avant l’hiver

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ésident de la compagnie aérienne à bas coût SkyEurope, le 14 janvier 2009 à Prague (Photo : Michal Cizek)

[03/09/2009 09:12:01] PARIS (AFP) A l’image de l’austro-slovaque SkyEurope morte lundi soir, d’autres petites compagnies aériennes à bas coûts pourraient périr avant l’hiver, victimes d’une crise à laquelle résistent cependant les grands noms du low-cost, comme Ryanair, ont estimé mercredi des analystes.

“La fin de l’été, le début de l’automne sont propices à la fermeture de petits transporteurs en difficulté. Il va y en avoir d’autres, étant donné la faiblesse du trafic”, estime Nick Cunningham, analyste de Evolution Securities.

C’est à la belle saison, au moment des vacances et des voyages touristiques, que les compagnies aériennes réalisent la plus grande partie de leurs recettes. “Si vous allez déjà mal, il n’y a aucune raison de s’entêter l’hiver venu. D’autant plus que celui-ci sera rude”, prévient M. Cunningham.

“SkyEurope ne sera pas un cas isolé. Il y aura d’autres compagnies à bas coûts qui vont avoir du mal à passer l’hiver”, renchérit Yan Derocles, expert d’Oddo Securities.

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és de la compagnie à Bratislava, le 31 août 2009 (Photo : Samuel Kubani)

Les analystes interrogés n’ont pas nommé les éventuelles low-cost en danger.

Née en 2002, après la crise du transport aérien survenue avec les attentats du 11 septembre, SkyEurope fait partie de ces low-cost créées avec peu de fonds propres qui ont bénéficié d’un trafic en plein expansion, avec une croissance à deux chiffres.

“Mais au premier choc venu, elles peinent à survivre sans avoir renforcé leurs fonds”, remarque M. Derocles.

Depuis le début de la crise en septembre 2008, le nombre de voyages en avion n’a cessé de reculer. “Cette crise est la pire que nous ayons rencontré”, estimait en mai dernier Giovanni Bisignani, directeur général de l’Association internationale du Transport aérien (IATA), représentant 230 compagnies aériennes, soit 93% du trafic aérien international, à l’exclusion des compagnies “low-cost”.

Fin août, il affirmait que “l’industrie (de l’aviation, ndlr) restait en soins intensifs”. En juillet, le trafic international de passagers a baissé de 2,9% sur un an après une chute de 7,2% le mois précédent, selon IATA.

Et les low-cost, contrairement aux compagnies nationales, porte-drapeaux des Etats, ne peuvent compter sur les gouvernements pour qu’ils viennent à leur rescousse, remarque M. Cunningham. Alitalia, sous perfusion depuis des années, a ainsi survécu à 2008 grâce à l’intervention du chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi en passant sous le contrôle de grands patrons italiens et en étant adossée à Air France-KLM (25%).

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éroport Malpensa de Milan le 13 janvier 2009 (Photo : Giuseppe Cacace)

Pour les grandes compagnies à bas-coûts, établies dans les années 1980 ou 1990, cette crise peut cependant s’avérer positive.

“L’irlandaise Ryanair et la britannique Easyjet ont mieux tiré leur épingle du jeu de la crise que les grandes compagnies nationales comme l’allemande Lufthansa ou Air France et British Airways. Car par souci d’économies, les clients sont passées chez eux”, commente Johannes Braun, analyste de la Commerzbank.

Ces low-cost ont attiré le chaland à coups de promotion, tout en ouvrant de nouvelles lignes, parfois délaissées par les compagnies classiques.

En outre, ayant peu d’hommes d’affaires parmi leurs clients, elles n’ont pas souffert, contrairement aux grandes compagnies, du resserrement des budgets de voyages des entreprises.

Et avec leur structure de coûts peu élevée –qui les conduit à moins dépenser pour fonctionner que les compagnies classiques, notamment pour leur masse salariale–, elles peuvent mieux affronter la morosité.