à l’aéroport de Vienne (Photo : Samuel Kubani) |
[03/09/2009 13:52:01] VIENNE (AFP) Le groupe allemand Lufthansa a finalisé jeudi à Vienne son rachat de la compagnie nationale autrichienne Austrian Airlines, un pas décisif dans sa conquête du titre de première compagnie aérienne en Europe face à Air France-KLM.
Au terme d’un marathon de plus d’un an et après avoir obtenu fin août le feu vert de la Commission européenne, Lufthansa prend le contrôle complet de la compagnie autrichienne, qui conservera cependant ses couleurs, rouge blanc rouge et son siège à Vienne d’où ses premiers avions avaient décollé en mars 1958.
Dernière formalité, le rachat forcé des moins de 10% de capital encore flottant doit intervenir d’ici au 9 septembre. Les petits actionnaires devaient touché 4,49 euros le titre encore ce jeudi, conformément à l’offre de Lufthansa.
“Le rachat d’Austrian Airlines représente pour nous un investissement à long terme, et non un projet sur un ou deux ans”, a souligné lors d’une conférence de presse à Vienne le PDG de Lufthansa, l’Autrichien Wolfgang Mayrhuber.
Au total, l’opération n’aura coûté qu’environ 220 millions d’euros au groupe allemand, en additionnant le coût de son offre publique d’achat et la somme symbolique (366.268 euros, 1 cent par action) versée pour la part que détenait l’Etat autrichien (41,56%).
Avec Austrian Airlines, Lufthansa voit tomber dans son escarcelle le premier réseau aérien d’Europe centrale et orientale mais aussi une compagnie très endettée et structurellement déficitaire.
Malgré une aide de 500 millions d’euros de l’Etat autrichien, Austrian affichera une dette encore supérieure à un milliard d’euros. Et la compagnie affiche un nouveau trou de 166,6 millions au premier semestre 2009.
Soulignant que de nouvelles mesures d’économies seraient nécessaires, M. Mayrhuber a annoncé vouloir restaurer sa trésorerie dès 2010.
“Nous voulons redevenir positifs dès l’année prochaine en ce qui concerne les liquidités de AUA, à savoir avoir plus de recettes que de dépenses”, a-t-il précisé ajoutant “la deuxième étape sera d’obtenir un résultat opérationnel positif.”
La compagnie, qui a réalisé en 2008 une perte nette record de près de 430 millions d’euros, après un léger bénéfice de 3,3 millions en 2007, a déjà mis en place plusieurs plans d’économie prévoyant notamment la suppression d’ici fin 2010 de 1.000 emplois sur 7.300 actuellement.
En contrepartie du feu vert de la Commission européenne, elle devra de toute façon réduire ses capacités d’au moins 15% d’ici fin 2010 par rapport à janvier 2008.
Malgré tout, l’acquisition d’Austrian Airlines, qui a transporté 10,7 millions de passagers en 2008 et exploite 91 appareils, permet à Lufthansa de marquer un point déterminant dans la course au titre de numéro un du ciel européen face à Air France-KLM.
Pour remporter l’accord de Bruxelles, Lufthansa a accepté de céder à d’autres compagnies des créneaux horaires d’atterrissage et de décollage sur quatre liaisons clé en Allemagne à partir de Vienne.
Le groupe allemand, qui contrôle déjà Swiss, Air Dolomiti, Eurowings et Germanwings, devrait bientôt reprendre aussi British Midland et SN Brussels Airlines.
Interrogé sur d’éventuels nouveaux projets d’expansion du groupe, M. Mayrhuber a indiqué que Lufthansa souhaitait d’abord se laisser le temps de consolider ses acquisitions.
Au cours de l’exercice écoulé, Lufthansa a transporté 70,5 millions de passagers, contre 74,4 millions pour Air France-KLM.