Air France prévoit 1.500 départs volontaires et écarte à ce stade le chômage partiel

[04/09/2009 17:38:12] PARIS (AFP)

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à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle près de Paris, le 15 novembre 2008. (Photo : Jacques Demarthon)

Air France a lancé comme prévu un plan de 1.500 départs volontaires, qui ne concerne ni les pilotes ni les mécaniciens, dans un contexte de baisse de ses activités, tant passagers que transport de marchandises, et écarte pour le moment du chômage partiel.

Numéro un du transport aérien en Europe, le groupe Air France-KLM a subi une perte nette de 426 millions d’euros au premier trimestre de son exercice 2009/10, et Air France veut “s’adapter” à la “baisse d’activité” et à une réduction de ses capacités de 5% pour le transport de passagers, et de 15% pour les marchandises.

Le plan social, annoncé vendredi en comité central d’entreprise (CCE) extraordinaire, était attendu depuis plusieurs semaines, la compagnie aux 63.000 salariés ayant prévu de supprimer d’ici 2011 près de 4.500 postes, que les départs naturels ne peuvent couvrir.

Le directeur général Pierre-Henri Gourgeon avait lui-même vendu la mèche le 31 juillet, en évoquant un prochain plan social qui s’appuierait “essentiellement sur le départ volontaire et également sur des mesures de mobilité géographique et professionnelle”.

“Le calendrier et les modalités” du plan “feront l’objet de concertations dès la semaine prochaine, en vue d’une présentation du projet” au CCE du 21 octobre, a indiqué vendredi la direction.

Elle a souligné que le plan était la simple application d’un accord triennal sur l’emploi du personnel au sol, signé le 21 juillet par quatre syndicats (CFDT, FO, CFTC, Unsa) et qui prévoyait des modalités simplifiées de consultation des instances représentatives du personnel en cas de tel plan.

L’entreprise s’y engageait aussi jusqu’à fin 2010 à “ne procéder à aucun départ collectif contraint pour motif économique”, mais seulement en cas de situation économique “moins dégradée”.

La CGT, premier syndicat chez Air France, s’est dite “soulagée” que les départs contraints soient écartés, mais “inquiète” face à l’objectif élevé de volontaires.

Il masque selon le syndicat de “lourdes restructurations” dans les activités cargo et passager, voire une “volonté d’externaliser” certains pans d’activités.

La direction ne se cache pas de préparer “une refonte de son réseau moyen-courrier” (moins de cinq heures de vol). Elle réfléchirait notamment à supprimer la classe affaire, qui n’existe déjà plus dans les court-courriers (vols domestiques), et éventuellement à appliquer le modèle low-cost, selon plusieurs sources syndicales.

Dans le transport de marchandises, “une restructuration est en cours”, admet la direction, l’activité cargo étant “très affectée par la décroissance forte des échanges mondiaux”.

Le plan social épargne les 4.375 pilotes et les mécaniciens, qui ont suivi de longues formations et dont la compagnie ne peut se séparer sous peine de manquer de bras au moment de la reprise.

Pour le reste des personnels, le périmètre du plan fera l’objet de discussions.

Le SNPNC, un syndicat des hôtesses et stewards, avertit que “si l’enveloppe offerte aux partants n’est pas suffisante, la direction aura du mal à faire le plein”.

“Sous l’ère de Christian Blanc au milieu des années 1990, les départs volontaires avaient connu un grand succès alors qu’Air France était quasiment en cessation de paiement, aujourd’hui la crise mondiale peut freiner les départs”, estime le SNPNC.

Les syndicats se félicitent que le chômage partiel, “présenté comme l’ultime recours avant des licenciements” d’après FO, soit écarté à ce stade. “Il pourrait revenir à l’ordre du jour si les départs ne sont pas suffisants”, prévient un délégué.