[05/09/2009 20:31:16] LONDRES (AFP)
étaire américain au Trésor Tim Geithner (g), la ministre française du Budget Christine Lagarde (c) et le chancelier de l’Echiquier britannique Alistair Darling, le 5 septembre 2009 à Londres (Photo : Geoff Caddick) |
Les ministres des Finances des pays du G20, réunis samedi à Londres, sont parvenus à s’entendre sur des règles mondiales encadrant les bonus des banquiers et sur la nécessité de maintenir les plans de relance massifs lancés l’an dernier, pour éviter toute nouvelle rechute.
Les ministres des principales économies développées et émergentes sont prêts à accepter “un ensemble de règles mondiales” sur les bonus, selon le texte de leur déclaration rendue publique à l’issue de leur réunion.
Et si les Français, qui avaient décrété un “haro sur les bonus” ne sont pas parvenus à obtenir leur plafonnement, ils ont toutefois obtenu que cette question ne soit pas totalement abandonnée, mais rééxaminée à l’occasion du sommet du G20 de Pittsburgh aux Etats-Unis les 24 et 25 septembre.
Le Conseil de stabilité financière (CSF) a été chargé de faire des propositions en ce sens avant Pittsburgh, selon ce texte.
Appelé anciennement Forum de stabilité financière, le CSF est une instance chargée de veiller à la stabilité du système financier international.
Les règles adoptées samedi pour encadrer les primes des banquiers prévoient leur étalement dans le temps avec la possibilité de ne pas les verser dans leur totalité en cas de mauvaise performance de la banque, selon le principe du “bonus/malus” déjà appliqué par la France.
Le Premier ministre britannique Gordon Brown était venu en personne samedi rappeler la nécessité de “sérieusement examiner” les propositions d’encadrement des bonus telles que contenues dans la lettre qu’il a co-signée cette semaine avec la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy.
à Londres (Photo : Carl de Souza) |
Les bonus ne peuvent pas “récompenser l’échec ou encourager des prises de risques inacceptables”, car cela “offense le public”, a-t-il déclaré samedi devant les ministres.
Gordon Brown a également rappelé aux pays du G20, qui représentent quelque 90% du Produit intérieur brut (PIB) mondial, la nécessité de ne pas baisser la garde malgré de meilleurs indicateurs économiques.
“Toute tentative de sortie trop rapide pourrait saper les premiers signes de reprise et conduire à une nouvelle chute de la confiance des entreprises et des consommateurs”, a-t-il dit. “La croissance est en route”, mais “de grands défis restent à venir”, a résumé de son côté dans un communiqué le secrétaire américain au Trésor Tim Geithner, citant nommément le chômage.
M. Brown a remarqué que plus de la moitié des plans de relance annoncés dans le monde, qu’il a chiffrés à 5.000 milliards de dollars, étaient encore à venir, et que “la position prudente à adopter pour les pays du G20 était de mener les projets que nous avons mis en place”.
Il a été entendu et les pays du G20 ont réaffirmé leur engagement à “continuer de mettre en oeuvre avec détermination nos mesures de soutien financier et nos politiques budgétaires et monétaires expansionnistes”, selon le texte de la déclaration.
Les ministres des Finances du G20 ont aussi évoqué, sans parvenir à une conclusion, la réforme du Fonds monétaire international (FMI) vendredi soir, un sujet qui oppose les Européens à la fois aux Etats-Unis et aux pays émergents.
Les Européens ont confirmé qu’ils étaient certes favorables à une plus grande représentativité des pays émergents, mais souhaitent que la réforme concerne tous les sujets, y compris la remise en cause du droit de veto des Etats-Unis. Le G20 a là aussi renvoyé à Pittsburgh l’éventualité d’un accord sur la future gouvernance du FMI.