à Londres (Photo : Geoff Caddick) |
[06/09/2009 11:00:53] LONDRES (AFP) Les pays du G20, en dépit de tiraillements sur certains points comme la limitation des bonus ou la réforme du FMI, sont parvenus samedi à Londres à maintenir une cohésion jugée indispensable pour négocier au mieux l’après-crise qui se profile.
Les ministres des Finances et banquiers centraux des grands pays émergents et développés étaient réunis pour préparer le terrain des chefs d’Etat du G20 qui se retrouveront les 24 et 25 septembre à Pittsburgh aux Etats-Unis.
Ils ont réussi à se mettre d’accord sur la question des bonus des banquiers, autour de grands principes de transparence, d’étalement des bonus sur plusieurs années et de non-versement de certaines échéances en cas de mauvaise performance.
Le point le plus épineux, celui d’une limitation de ces bonus, souhaité par la France surtout et une grande partie de l’Europe continentale, a fait l’objet d’un compromis qui a sauvé les apparences. Le Royaume-Uni et les Etats-Unis, opposés à une telle limitation, ont accepté néanmoins une mise à l’étude de la question.
Au moins, le mot de “limitation” figure-t-il dans le communiqué final et le débat n’est donc pas enterré, à la grande satisfaction de la France.
à Londres (Photo : Carl de Souza) |
D’autres questions restent en débat, notamment celle d’une réforme du Fonds monétaire international (FMI). L’Union européenne, victime désignée du prochain rééquilibrage des quotes-parts au sein de l’institution, a accepté de reconnaître que la part des pays émergents et en développement “doit être significativement renforcée”. Mais elle a aussi lancé un débat sur la méthode pour y parvenir qui retardera d’autant l’échéance.
D’autres points ont permis un consensus en douceur, comme la fixation d’une date d’entrée en vigueur de sanctions pour les paradis fiscaux non-coopératifs. L’association caritative Oxfam s’est “réjouie que le G20 ait pour la première fois reconnu le besoin de lutter contre les paradis fiscaux de manière multilatérale”.
Par ailleurs, le G20, divisé au printemps sur l’importance à donner aux plans de relance pour lutter contre la crise, a montré au cours de cette réunion ministérielle une parfaite unité dans le diagnostic : il faut soigneusement se préparer à retirer un jour les mesures de relance mises en place, d’un montant évalué par le groupe à 5.000 milliards de dollars, mais le temps n’est certainement pas venu de le faire.
En particulier, tout le monde a souligné les risques de poussée du chômage, même si la crise économique semble s’apaiser. Et la nécessité de rester unis sur les grands principes a été soulignée de toute part.
Le secrétaire d’Etat au Trésor américain Tim Geithner a ainsi solennellement demandé à ses collègues samedi, “dans la perspective de Pittsburgh, de démontrer le même sens de l’intérêt commun” pour négocier le “difficile” tournant de la reprise économique “qu’au sommet de la crise”. “Ne laissons pas l’élan de la réforme s’affaiblir alors que la crise recule”, a-t-il exhorté.
Le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn a noté de son côté “le niveau sans précédent de coopération entre les différents pays”, prédisant que c’était cela surtout que “les livres d’histoire retiendraient” de cette crise.
Sur son site internet dimanche matin, la BBC relevait que “derrière la rhétorique, d’importantes différences demeurent” entre pays, mais elle considérait aussi que les ministres des Finances “avaient posé la base d’un G20 réussi à Pittsburgh”.
Ce sera le troisième sommet du G20 en moins d’un an, après Washington en novembre et Londres en avril, pour les chefs d’Etat de ce groupe créé en 1999, auquel la crise actuelle a soudain donné une autorité qui supplante désormais celle du G7 des pays les plus industrialisés.