ée travaille à son domicile, le 9 janvier 2009 (Photo : Marcel Mochet) |
[07/09/2009 09:37:28] PARIS (AFP) L’éventualité d’une pandémie de grippe H1N1 pourrait se traduire en revenus supplémentaires pour les sociétés informatiques et télécoms, qui misent sur leur savoir-faire technologique pour aider les entreprises à maintenir au mieux leur activité.
Actuellement la France est au niveau 5A d’alerte.
“Dès le niveau 5B ou 6, (le plan de prévention du gouvernement) recommande le développement du travail à distance et des téléréunions”, insiste dans un mail commercial la société Onenet, justement spécialisée dans ces domaines.
Nombreux sont les petits spécialistes high-tech, comme Onenet, qui profitent de la situation pour proposer leurs produits: futé, car le ministère du Travail, qui estime que jusqu’à 40% des employés pourraient être absents avec la maladie, préconise d’instaurer des plans de continuité d’activité (PCA).
Leader sur le marché des télécoms en entreprise, Orange (France Télécom) ne pouvait pas, lui non plus, rater l’occasion. Il lance un pack avec une clé 3G, permettant un accès à internet en mobilité, et deux mois de communications illimitées pour se connecter notamment à l’intranet de l’entreprise.
“C’est l’offre +coup de poing+ pour permettre aux salariés, en particulier ceux des PME qui ne sont pas encore complètement équipées, de travailler à distance”, explique Barbara Dalibard, directrice exécutive d’Orange Business Services, car, si les grands groupes sont plutôt bien préparés à ce genre de crise, “pour les PME c’est plus nouveau”.
Son concurrent Completel (5% du marché fixe entreprises), sollicité par ses clients dès le printemps, a mis en place des solutions pour “pouvoir accéder à distance au système d’information de l’entreprise” depuis n’importe quel ordinateur et pour “assurer la continuité de l’accueil téléphonique”.
“Le plus fondamental pour nos clients, c’est de continuer à communiquer”, avec “une solution qui soit rapide à mettre en oeuvre, 100% fiable et à coût modéré”, assure Emmanuel Cornuau, directeur marketing.
Les start-up bretonnes Nevisto et 3D Ouest ont quant à elle créé un logiciel sur internet qui permet de gérer notamment les effectifs ou les stocks de masques et de gants, et déjà plus de 1.000 entreprises l’utilisent en version test.
“Ce n’est pas un logiciel propre à la pandémie, c’est plutôt une gestion de catastrophe” qui pourrait servir “en cas de grosses grèves”, pour continuer à faire tourner l’entreprise, raconte Ghislain Moncomble, fondateur de Nevisto.
Travailler comme d’habitude même si on ne peut pas sortir de chez soi, c’est aussi le créneau de 4com: outre un service de conférence téléphonique, la société propose une offre d’envoi groupé de SMS par internet pour “prévenir rapidement en cas d’annulation d’une réunion” ou “avertir les salariés en cas de fermeture d’un site”.
Craignant d’être débordée si les demandes sont trop nombreuses, 4com mise plutôt à long terme sur une meilleure utilisation des nouvelles technologies en entreprise: “l’idéal, c’est qu’il n’y ait pas de pandémie mais que les gens se préparent et s’équipent” pour continuer ensuite à utiliser ces outils, estime Jean-Edouard Poirier, directeur associé.
Même stratégie chez Orange, selon qui la pandémie pourrait être l’occasion de “démystifier le travail à distance” (depuis son domicile), encore peu utilisé en France, et d’accélérer le recours aux visioconférences.
“On espère que ça se passera bien et qu’il y aura le moins de personnes grippées que possible, mais effectivement c’est une opportunité”, reconnaît Mme Dalibard.