La valeur du patrimoine des Français a connu une baisse inédite en 2008-2009

[07/09/2009 17:01:55] PARIS (AFP)

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à Hasparren, au Pays Basque, en juillet 2009 (Photo : Daniel Velez)

La valeur du patrimoine des Français a baissé de 3% en 2008 et 2% en 2009, “du jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale”, mais elle devrait se stabiliser en 2010, affirme lundi le Bureau d’information et de prévisions économiques (BIPE) dans un communiqué.

En 2008, “la très forte baisse des marchés boursiers s’est conjuguée avec une diminution assez importante des prix des logements anciens pour faire reculer à la fois le patrimoine financier et le patrimoine non financier des Français”, explique la société d’études économique et de conseil en stratégie.

En 2009, la reprise des marchés boursiers a partiellement compensé la baisse liée au recul de la valeur du patrimoine immobilier.

A aussi contribué à la baisse au cours de ces deux années, “la diminution très sensible du montant des nouveaux placements” sur ce patrimoine, elle-même liée à un moindre recours au crédit.

Ainsi les crédits nouveaux aux ménages pour l’habitat ont-ils plongé de 16% en 2008, dans un marché immobilier sinistré, note le BIPE.

Pour 2010, le Bureau prévoit que le patrimoine des Français se stabilise “un peu au-dessus de 10.000 milliards d’euros”.

La poursuite du recul de la valeur du patrimoine non financier, lié au “tassement” des prix du logement ancien, sera compensée par la reprise boursière, et par un ressaisissement du recours au crédit.

Lors de la crise immobilière du début des années 1990, “le patrimoine global des ménages avait encore crû, en France, à des taux compris entre 2 ou 3% l’an”, une comparaison qui montre “l’importance du choc de la crise mondiale sur la croissance des patrimoines de Français”, estime le BIPE.

Le patrimoine devrait recommencer à croître entre 2011 et 2014, mais “à un rythme bien inférieur à celui qui était observé avant la crise”, pronostique le BIPE. Aux taux de croissance à deux chiffres des années 2003-2006 devraient succéder des taux inférieurs à 5%.

Le BIPE prévoit en effet “un taux d’épargne à la baisse en raison d’une croissance faible des revenus, un recours au crédit assez modeste (…) et des évolutions de prix (logements et marchés boursiers) qui restent elles-mêmes modérés”.