[08/09/2009 14:21:03] PARIS (AFP)
ésident de la Fédération Nationale des Producteurs de Lait (FNPL), le 8 septembre 2009 (Photo : Eric Piermont) |
Les producteurs de lait, confrontés depuis des mois à des crises successives en raison de la baisse des prix, vont lancer dans les prochains jours un logo pour inciter le consommateur à acheter du lait produit, collecté et transformé en France.
Ce lait sera reconnaissable à un logo “Eleveurs laitiers de France”, déposé par la FNPL, une branche de la FNSEA, principal syndicat agricole français.
“Nous avons besoin de l’appui des citoyens et en particulier de la fidélité des consommateurs français”, a déclaré mardi Henri Brichart, président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), à l’origine de cette initiative.
Ce label veut garantir un produit réalisé à partir de lait produit, collecté et transformé en France. Son objectif est d’aider les quelque 90.000 exploitations laitières qui font face à un “contexte économique très difficile” en raison de la grande volatilité des prix, a souligné M. Brichart.
Après une flambée en 2008, les prix ont atteint cette année des plus bas historiques.
Avant de s’étendre à d’autres produits comme l’emmental, la démarche concernera, dès le 21 septembre, le lait de consommation 1er prix puis, dans un deuxième temps, le lait sous marque de distributeurs (MDD).
La société Orlait, principale société de commercialisation du lait en France, est la première à rejoindre l’opération de la FNPL.
Elle a décidé de créer “une marque militante qui va s’appeler +j’aime le lait d’ici+”, a annoncé Roger Beguinot, PDG d’Orlait. Les briques de lait porteront le logo “Eleveurs laitiers de France”.
ée agricole nourrit des vaches le 6 septembre 2009 à Tilques, dans le nord-ouest de la France (Photo : Philippe Huguen) |
En valorisant un lait produit en France, Orlait veut “favoriser une démarche d’achat responsable pour la consommation d’un lait plus +citoyen+”, a ajouté M. Beguinot.
Le lait 1er prix qui représente plus d’un milliard de litres, soit près du tiers de la consommation de lait (à boire, ndlr) en France, est le plus touché par les importations, a expliqué M. Beguinot.
Le lait importé vient surtout d’Allemagne où le prix est environ 15% inférieur à celui pratiqué en France.
En 2009, les importations devraient doubler par rapport à l’année précédente pour atteindre 400 millions de litres, selon M. Beguinot.
“Si l’on ne fait rien, il y a le risque de voir disparaître ce milliard de litres de lait au bénéfice de lait importé, ce qui pourrait entraîner la fermeture en France de 7 à 8 laiteries ce qui représente quelque 2.500 à 3.000 emplois”, a souligné M. Beguinot.
à une distribution de lait organisée par la Confédération paysanne Aquitaine, le 31 août 2009 à Bordeaux (Photo : Pierre Andrieu) |
“Il y a un petit risque” que les autorités européennes rejettent cette démarche, reconnaît M. Beguinot. Bruxelles voit en général d’un mauvais oeil la promotion d’un produit sur sa seule spécificité nationale.
“Ce que n’aime pas Bruxelles, c’est quand un programme de promotion est obligatoire et qu’il est financé par de l’argent public”, a fait valoir de son côté M. Brichart.
Une campagne de publicité de 10 millions d’euros accompagnera la sortie de la marque “j’aime le lait d’ici”.