Savez-vous que nous avons encore des chefs d’entreprise réfractaires aux TIC, et
pas seulement du côté des toutes petites entreprises qui sont une part
majoritaire dans notre tissu entrepreneurial ? Chacun d’entre-nous en a
certainement rencontré quelques uns, incapables de passer ce cap de l’usage de
l’ordinateur. Il y en a même qui se font une gloire de cette inadéquation,
clamant qu’ils s’en portent que mieux.
C’est une question de culture, peut-être ! Mais trêve de douceurs, c’est
vraiment une question de survie. Assez rare dans les entreprises à partir d’une
certaine taille, cette attitude perdure dans les unités de moins de dix
employés.
Ce qu’il faudrait qu’ils saisissent est compliqué quand on ne parvient pas à
‘’accrocher’’ alors que la convivialité (c’est-à-dire l’aptitude à utiliser les
approches et les outils les plus simples et les plus intuitifs) des machines
devient chaque jour meilleure.
Dans ces conditions, c’est comme de la science-fiction que d’entendre parler des
programmes d’évaluation des potentialités d’innovation technologique des
entreprises, du soutien de leur démarche d’innovation et du renforcement de leur
capacité à s’adapter aux mutations. Car la bataille est encore ailleurs pour le
gros des troupes !
Il faudrait quitter définitivement des expressions comme : ‘’la mise à niveau
des mentalités est très difficile’’. On a compris et il faudrait maintenant que
les entreprises comprennent que l’on ne peut plus les prendre par la main et
leur tapoter sur l’épaule.
Savez-vous que, dans chaque domaine, il existe un nombre de frange irréductible
? Savez-vous comment détermine-t-on ce nombre irréductible ? Comme il y a le
chômage irréductible, c’est-à-dire celui auquel tous les programmes possibles et
imaginables n’apporteront rien, il y a aussi un nombre irréductible
d’entreprises qui résisteront, pour diverses raisons, aux TIC. Ce n’est pas tant
du niveau de compétence qu’il s’agit que de l’aptitude à apprendre et à composer
avec une réalité changeante.