Toute une page et en couleurs sur le journal «La Presse de Tunisie» consacrée à
la Fondation caritative du Prince saoudien Al Walid Bin Talal. On y montre le
prince inaugurant une fondation humanitaire, aidant les victimes de la
sécheresse en Afrique, soutenant les rescapés du tsunami en Indonésie et
dispensant des aides humanitaires en Arabie Saoudite. L’un des plus riches au
monde solliciterait «un rôle majeur pour un monde meilleur». Les regards du
prince se tourneraient-ils vers la Tunisie après avoir été en Egypte, au Mali,
au Pakistan et dans plusieurs pays arabes et africains ? La question mériterait
d’être posée.
«La crise financière ne doit en aucun cas influencer les actions caritatives qui
doivent toujours être maintenues et développées», a-t-il récemment affirmé sur
un journal. Après avoir essuyé les revers de fortune de la Citibank pour
laquelle, il y a quelques années, il a joué le rôle de sauveur, se réinvestit-il
aujourd’hui dans le mécénat.
Selon certains observateurs, le prince, conscient que ses investissements sont
plus sécurisés dans les pays arabes y compris dans son propre pays, l’Arabie
Saoudite, se rend compte qu’il doit y être plus présent. Il ne risque pas
d’oublier de sitôt les pertes endurées à cause de la crise financière et
particulièrement les placements réalisées aux Etats-Unis et en Europe. En
investissant plus dans le mécénat, il ne fait que suivre le chemin de ses pairs
dans le monde développé, où les plus riches consacrent des budgets colossaux aux
organisations de bienfaisance, au mécénat et aux fondations philanthropiques.
Quoi de mieux et de plus valorisant pour l’image de marque d’une entreprise que
de montrer au monde une dimension humaine, absente du quotidien des affaires.
Le prince n’est pas un rentier du pétrole, mais un homme d’affaires avisé et
même s’il a reculé sur le plan international, il était le cinquième homme le
plus fortuné en 2005 selon Forbes, il demeure l’homme le plus riche du monde
arabe. Selon Forbes 2008, la deuxième fortune du monde arabe, détenue par le
koweitien Nasser al-Kharafi et famille, arrive loin derrière le prince saoudien.
Le prince habite un palais de 317 pièces, possède 250 voitures, un yacht de 171
mètres, il consacre chaque année 100 millions d’euros au mécénat et à des œuvres
caritatives. A Riyad, Chaque matin, devant son palais, se forme une queue de 500
solliciteurs ; car il y a aussi des pauvres en Arabie Saoudite.
On connaît peu d’investissement de la société Kingdom Holding du prince Alwaleed
Bin Talal en Tunisie, en dehors du récent partenariat de sa filiale hôtelière de
luxe “Four Seasons” avec le groupe Mabrouk pour la construction et par la suite
la gestion d’un hôtel 5 étoiles à Gammarth.
Cette campagne de communication annonce-t-elle un regain d’intérêt pour la
Tunisie ?