ésir et Martine Aubry le 9 septembre 2009 sur le perron de l’Elysée. (Photo : Eric Feferberg) |
[10/09/2009 05:45:17] PARIS (AFP) Après des semaines de débat, Nicolas Sarkozy dévoile ce jeudi dans l’Ain ses décisions très attendues sur les modalités de mise en oeuvre de la taxe carbone, qui suscite l’hostilité d’une majorité de Français et divise profondément la gauche comme la droite.
Le chef de l’Etat a conclu mercredi ses consultations par un entretien avec la première secrétaire du PS Martine Aubry, puis devait arrêter ses choix d’ici jeudi matin après une ultime série de réunions. Il les annoncera jeudi à la mi-journée après la visite d’une usine de pompes à chaleur à Culoz.
Ces derniers jours, Nicolas Sarkozy a répété à plusieurs reprises sa détermination à faire entrer en vigueur la “contribution climat énergie”, malgré la polémique et les critiques.
“C’est un choix historique”, a expliqué le président en marge de son déplacement au Brésil. “C’est normal que ça fasse débat puisque c’est un changement complet de comportement”, a-t-il dit en comparant les débats sur la taxe carbone à ceux qui ont accompagné la décolonisation, l’élection du président au suffrage universel ou l’abolition de la peine de mort.
Les grands principes de la future taxe sont connus. Elle sera appliquée à partir de l’année prochaine, augmentera progressivement et sera intégralement compensée par la baisse d’autres prélèvements. “Chaque centime de la taxe carbone sera rendu aux Français”, a insisté le chef de l’Etat, “ce que nous voulons, c’est changer les comportements, pas créer un impôt supplémentaire”.
Reste maintenant à en déterminer les modalités. Et d’abord le prix qui devrait tourner autour du celui du marché, soit 14,90 euros la tonne de CO2.
çois Fillon le 6 septembre 2009 à l’université d’été de l’UMP à Seignosse (Landes) (Photo : Pierre Andrieu) |
La semaine dernière, le Premier ministre François Fillon avait lâché dans le Figaro Magazine que le prix initial serait de 14 euros, avant que Nicolas Sarkozy ne fasse savoir que sa décision n’était pas encore arrêtée, suggérant l’existence de divergences au sommet de l’Etat.
Malgré les critiques des écologistes et du PS qui ont déjà jugé ce niveau trop bas, le chef du gouvernement a récidivé dimanche devant les militants UMP en indiquant que le tarif de 14 euros serait “la base de départ”.
Nicolas Sarkozy a lui-même confirmé cet ordre de grandeur, démentant tout désaccord avec François Fillon. “Il n’a fait que référence au prix du marché”, a dit le président depuis Brasilia, “ça veut dire que les entreprises paieront 14,90 euros. J’attends avec intérêt qu’on vienne m’expliquer que les ménages doivent payer 30 euros”…
L’autre choix très attendu concerne le mécanisme de compensation de la taxe, notamment pour les ménages modestes. Baisse de la CSG ou de l’impôt sur le revenu, “chèque vert”, remboursement de la TVA, de nombreuses pistes ont été suggérées ces dernières semaines. François Fillon a privilégié mardi devant les députés UMP l’hypothèse d’une diminution de l’impôt sur le revenu.
Quels qu’ils soient, les arbitrages présidentiels ne feront certainement pas taire la polémique, qui divise la majorité comme l’opposition.
çois Copé, président du groupe UMP le 17 mars 2009 à l’Assemblée nationale (Photo : Bertrand Guay) |
A droite, de nombreux élus UMP ont exprimé des réserves. Leurs chefs de file à l’Assemblée et au Sénat, Jean-François Copé et Gérard Longuet, ont déjà prévenu que leurs troupes ne la voteraient certainement pas les yeux fermés.
A gauche, les sorties répétées de Ségolène Royal contre “un impôt injuste et insupportable” n’en finissent pas d’agiter les rangs socialistes.
Martine Aubry a dit avoir plaidé auprès du chef de l’Etat pour que la future taxe soit une “vraie contribution écologique et une vraie contribution sociale” étendue au