élécom (Photo : Damien Meyer) |
[11/09/2009 18:42:06] PARIS (AFP) Deux syndicats de France Télécom, CFE-CGC et Unsa, ont réclamé vendredi un “geste fort” à l’Etat pour aider le groupe en pleine mutation, après le nouveau geste désespéré d’une salariée qui s’est jetée de la fenêtre de son bureau situé au 4e étage d’un immeuble parisien.
“Nous n’interpellons plus la direction de France Télécom, mais nous interpellons le gouvernement français, dans la mesure où c’est le principal actionnaire et le principal employeur du groupe, il faut qu’il intervienne”, a déclaré à l’AFP Pierre Morville, délégué syndical central (CFE-CGC/Unsa) du groupe.
“Quelles que soient les qualités des réponses émises jeudi par l’entreprise, il est évident que ce n’est pas suffisant, il n’y a pas eu d’effet d’annonce suffisamment fort”, a-t-il estimé.
“Nous réclamons un plan de pré-retraites à l’Etat en bonne et due forme”, a-t-il ajouté.
Une salariée de France Télécom âgée de 32 ans, employée du service commercial aux entreprises, se trouvait vendredi soir entre la vie et la mort après s’être jetée du 4e étage d’un immeuble du groupe dans le XVIIe arrondissement à Paris.
Ce nouvel acte désespéré vient s’ajouter à une série de suicides au sein de France Télécom, où depuis février 2008, les syndicats ont dénombré 22 suicides de salariés, pour environ 100.000 salariés en France.
Selon les syndicats, les fonctionnaires (65% des effectifs) sont les plus exposés, tiraillés depuis la privatisation de France Télécom en 1997, entre leur idéal de service public et la politique de rentabilité d’un groupe désormais coté au CAC40.
Le groupe avait d’ailleurs présenté jeudi une série de mesures pour répondre aux critiques, dont la suspension provisoire du plan de mobilités.
France Télécom a subi de grosses restructurations depuis 1995, fait-il valoir. Selon M. Morville, le groupe, qui emploie au total 100.000 personnes, a fait partir 40.000 personnes entre 1995 et 2006, puis près d’une trentaine de milliers depuis 2006 “sans aucun plan d’accompagnement, ni encadrement conventionnel”.
“Pour l’essentiel, ce sont des fonctionnaires âgés que l’on pousse à la démission”, a-t-il ajouté.
“Un plan de pré-retraites ne va pas résoudre tous les problèmes, mais il pourrait permettre à l’Etat de faire partir décemment des gens qu’il a lui-même recruté dans les années 70 et dont il ne veut plus aujourd’hui”, a-t-il jugé.
“Je m’adresse à l’Etat car il est notre principal actionnaire avec 26% de participation, et qu’il reste aussi le principal employeur, puisque 65% du personnel en France est fonctionnaire d’Etat”, a souligné le syndicaliste.