ère allemande Angela Merkel à Berlin le 11 septembre 2009 (Photo : Axel Schmidt) |
[12/09/2009 10:29:13] BERLIN (AFP) La Commission européenne se doit d’approuver l’aide publique promise par Berlin pour assurer la survie du constructeur automobile Opel, a estimé la chancelière allemande Angela Merkel dans une interview publiée samedi.
“Il est tout à fait justifié que la Commission à Bruxelles approuve les garanties qui doivent être accordées par le gouvernement fédéral et quatre Etats allemands et auxquelles d’autres Etats européens doivent être associés”, a affirmé Mme Merkel au quotidien Süddeutsche Zeitung.
L’Allemagne a promis 4,5 milliards d’euros d’aides publiques pour aider à sauvegarder Opel qui doit être vendu par General Motors à la firme canadienne Magna, associée à la banque russe Sberbank.
La Commission avait implicitement mis en garde Berlin vendredi, en rappelant que les aides publiques au sein de l’Union européenne ne doivent pas être liées à des conditions nationales d’implantation de sites.
“Toute décision prise et toute aide financière potentielle des autorités publiques doit être totalement compatible avec les règles de l’UE”, avait notamment déclaré le porte-parole de la Commission, Johannes Laitenberger.
“En particulier, les aides publiques ne peuvent pas être soumises à des conditions supplémentaires, non économiques, concernant la localisation des investissements et/ou la distribution géographique des mesures de restructurations”, avait-il souligné.
Les logos de Opel et de General Motors (Photo : Philipp Guelland) |
Plusieurs pays européens, dont la Belgique, redoutent que les quatre sites allemands d’Opel bénéficient d’un traitement préférentiel en matière de garantie d’emplois du fait des promesses d’aides publiques de Berlin, aux dépens de leurs usines.
Selon Mme Merkel, une autorisation préliminaire pour un programme de crédits et de garanties a déjà été donnée par la Commission européenne.
Elle a toutefois reconnu “que de nouveaux entretiens doivent avoir lieu avec la Commission parce que l’affaire Opel a une portée importante, y compris en Europe”.
La chancelière s’est également défendue de vouloir sauver à tout prix Opel pour des raisons électorales, à deux semaines des législatives.
“Nous ne sauvons pas des entreprises, mais leur assurons une chance face à la crise financière”, a affirmé Mme Merkel pour qui 90% des garanties d’Etat accordées dans le cadre d’un programme pour soutenir l’économie l’ont été à des petites entreprises.
Le ministre de l’Economie allemand Karl-Theodor zu Guttenberg avait assuré vendredi que l’Etat n’envisageait aucune aide supplémentaire pour Opel.
Selon le magazine Spiegel, à paraître lundi, Magna pourrait supprimer quelque 4.100 des 25.000 emplois chez Opel en Allemagne.
Environ 3.000 emplois seraient perdus sur les sites de production à Rüsselsheim, Bochum, Eisenach, et Kaiserslautern, et 1.100 au siège.
General Motors, qui a annoncé jeudi la vente de la majorité d’Opel à Magna, emploie actuellement 50.000 personnes en Europe.
Au total, Magna compte supprimer 10.000 emplois en Europe, dont éventuellement 2.000 à Anvers, en Belgique.
L’Espagne, la Grande-Bretagne, et la Pologne redoutent aussi des pertes d’emplois.