[14/09/2009 19:05:15] PARIS (AFP)
ève devant l’usine Molex le 9 septembre 2009 à Villemur-sur-Tarn (Photo : Remy Gabalda) |
Le fonds d’investissement américain HIG s’est porté candidat lundi à la reprise partielle de l’usine Molex de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne), sous les auspices du ministre de l’Industrie, sans réussir à satisfaire vraiment les salariés en lutte depuis près d’un an.
“Je suis heureux d’annoncer qu’Olivier Boyadjian du fonds d’investissement HIG est porteur” d’un projet “d’une activité industrielle sur le site de Villemur”, spécialisé dans la connectique automobile, a annoncé Christian Estrosi, lundi après une rencontre à Bercy avec des représentants des 283 salariés et le repreneur.
La signature devrait intervenir “d’ici quelques heures” avec la direction de Molex, a-t-il précisé.
Et de détailler l’accord : “Molex cède l’usine à HIG pour un euro symbolique avec les machines et les moules des produits en fin de vie. Molex garantit pendant deux ans un chiffre d’affaires d’environ 2 M EUR à HIG. Molex apporte 5,4 M EUR en cash. Et l’Etat s’engage sous la forme d’un prêt de 6,6 M EUR pour garantir les investissements à réaliser”.
Le fonds américain, déjà installé en Europe, et qui détient des participations dans plusieurs secteurs (aéronautique, distribution, industrie…), “pourrait recruter progressivement 50 à 60 personnes” pour “l’activité des prochains mois” et à terme permettre au site “de retrouver un nombre de salariés équivalent ou mieux”, selon le ministre.
“Ce n’est pas une fin d’activité, c’est une reprise d’une partie de l’activité et une diversification”, a assuré M. Estrosi, fortement impliqué dans le dossier.
Mais du côté des syndicats, à la sortie, l’enthousiasme n’était pas au rendez-vous : “On ne peut pas parler de projet, on apprend aujourd’hui qu’il y a un projet pour 15 à 20 personnes tout de suite et 50 à 60 d’ici la fin de l’année prochaine. Molex nous laisse les produits de fin de vie, ce n’est pas du tout ce qui correspond à la bataille des salariés de Molex”, a déclaré Denis Parise (CGT), secrétaire du CE. “C’est dur d’entendre ça”, a-t-il ajouté.
Calculant que deux millions de chiffre d’affaires représentent 15 salariés, Guy Pavan, délégué CGT a lancé : “On ne peut pas rendre un avis positif pour 15 personnes, qu’est-ce qu’on va dire au reste des 283 salariés ? Quelque chose ne va pas”.
Selon M. Parise, les représentants vont d’abord faire un compte-rendu mardi à 08H00 aux salariés, avant de se rendre au comité d’entreprise (CE), prévu à partir de 10H00, à la préfecture de Haute-Garonne. Après avoir assisté au rapport du cabinet d’expertise Syndex, mandaté par les syndicats, ils retrouveront les salariés pour une deuxième assemblée générale, pour savoir s’ils rendent un avis ou pas sur le plan social proposé par Molex.
La direction de Molex, qui n’a pu être jointe et ne participait pas à la rencontre, a accepté de rencontrer des “sociétés susceptibles de réindustrialiser le site” après son départ, prévu d’ici la fin septembre. Mais deux fois (4 août et 2 septembre), elle avait rompu les discussions avec un interlocuteur présenté par le gouvernement.
La société veut en effet poursuivre son activité de connectique aux Etats-Unis et en Chine en gardant ses produits et ses clients français (PSA et Renault).
La direction a aussi fermé provisoirement l’usine depuis le 6 août en arguant de raisons de sécurité après un incident entre des salariés et un membre de la direction.
Le groupe a annoncé le 23 octobre 2008 son intention de fermer le site. Les salariés se battent depuis, convaincus de la viabilité économique de leur site. ces-abx-dbe/vdr/sd