[15/09/2009 19:04:37] BRUXELLES (AFP)
Les logos de Opel et de General Motors (Photo : Philipp Guelland) |
Les dirigeants européens se réunissent jeudi pour tenter de forger une position commune avant le sommet du G20 sur la régulation financière et les bonus, mais les tensions autour du plan de sauvetage d’Opel menacent de parasiter la volonté affichée d’unité.
Alors que la rencontre se résumera à un dîner à Bruxelles, les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 pays de l’UE discuteront “des signes de reprise économique” et de la nécessité de réduire les déficits qui ont explosé avec la crise, selon l’invitation envoyée par le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt, dont le pays préside l’UE.
Les dirigeants européens débattront également de “la mise en place des réformes du marché de la finance, y compris des pratiques de rémunération dans les banques”.
Ceux-ci doivent aussi aborder de la réforme du Fonds monétaire international -l’Europe est sous pression pour y donner plus de voix au chapitre aux pays émergents- et de la lutte contre le changement climatique.
Les dirigeants européens devraient confirmer la position définie par leurs ministres des Finances début septembre, en vue du sommet du G20 de Pittsburgh des 24 et 25 septembre, notamment sur l’encadrement des bonus des banquiers.
Ils devraient aussi se pencher sur le compromis auxquels sont parvenus les grands argentiers du G20, réunis à Londres il y a dix jours, pour des règles mondiales encadrant les bonus des banquiers et sur la nécessité de maintenir les plans de relance massifs lancés l’an dernier.
“L’idée, c’est de faire un bilan de ce qu’on a obtenu au G20 Finances, mais aussi de voir s’il y a des sujets sur lesquels on ne peut pas aller plus loin, notamment sur les bonus et le financement du changement climatique”, a indiqué une source diplomatique.
Sur les bonus bancaires, les Français, qui plaidaient pour un plafonnement des bonus au niveau mondial, n’ont pas réussi à obtenir un engagement dans ce sens de leurs partenaires du G20 Finances. Tout juste ont-ils obtenu que cette question ne soit pas totalement abandonnée, mais réexaminée.
Le plus proche collaborateur du président français Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, a indiqué lundi que le chef de l’Etat pourrait quitter la réunion du G20 s’il juge ses résultats insuffisants.
Les Européens ont cependant peu de chances d’obtenir l’adhésion des Etats-Unis pour aller au-delà du compromis actuel sur la limitation des bonus, alors que le président Barack Obama s’est clairement prononcé lundi contre un plafonnement des rémunérations variables pratiquées dans le monde financier.
Autre sujet à l’ordre du jour: l’aide aux pays en développement pour lutter contre le changement climatique. La réunion du G20 Finances n’a pas permis de grandes avancées sur ce point.
“Sur le climat, les chefs d’Etat vont sans doute vouloir aller plus loin car au G20 Finances, face aux Chinois, on n’a pas réussi à imposer une dynamique ambitieuse avant Copenhague”, où se tiendra la conférence de l’ONU sur le changement climatique du 7 au 18 décembre, a indiqué la source diplomatique.
La Commission européenne a estimé à 100 milliards d’euros par an les besoins des pays en développement d’ici 2020.
Le front uni attendu des Européens sur la finance avant le G20 de Pittsburgh pourrait cependant être entamé par leurs divisions concernant la restructuration du constructeur automobile Opel.
Plusieurs pays européens, en tête desquels la Belgique –dont l’usine d’Anvers paraît menacée–, mais aussi la Grande-Bretagne ou l’Espagne, ont indiqué qu’ils refusaient de faire les frais de cette restructuration au profit de la seule Allemagne, qui semble avoir obtenu le maintien de ses 4 usines.