éléphone portable, le 15 septembre 2006 à Paris (Photo : Fred Dufour) |
[15/09/2009 19:15:50] PARIS (AFP) Un mois après le difficile lancement de l’appel à candidatures, Nicolas Sarkozy s’est déclaré mardi “réservé” quant à l’arrivée en France d’un quatrième opérateur de téléphonie mobile, un nouveau rebondissement dans un dossier maintes fois différé.
“Je suis assez sceptique et réservé sur le choix d’un quatrième opérateur de téléphonie mobile. Car le prix le plus bas n’est pas forcément le meilleur”, a dit le président de la République, lors d’une réception à l’Elysée avec des députés UMP, selon des témoins.
L’appel à candidatures a été lancé le 1er août dernier par le gouvernement. Les textes devaient initialement être publiés avant la fin du mois de mars de cette année, une échéance ensuite repoussée à fin juillet.
Fixé au départ à 206 millions d’euros, le ticket d’entrée a été relevé à 240 millions par le gouvernement, suivant l’avis de la Commission des participations et des transferts (CPT).
Immédiatement après la publication des textes, Orange (France Télécom) avait annoncé qu’il saisirait la Commission européenne pour contester le prix, jugé trop bas. Une procédure que Vivendi (SFR) a également décidé d’engager, car il estime la quatrième licence “bradée”, et à laquelle Bouygues Telecom réfléchit.
Les trois opérateurs avaient chacun déboursé 619 millions d’euros au début des années 2000 pour obtenir leur licence. Mais cette fois, les fréquences ont été divisées en trois lots, dont un seul réservé à un nouvel entrant, ce qui explique la baisse du prix.
à Paris (Photo : Michel Euler) |
“Il est toujours apparu évident que Nicolas Sarkozy avait une oreille très attentive à ce que disent les opérateurs”, a déclaré à l’AFP Edouard Barreiro, de l’UFC-Que Choisir, qui s’est dit “un peu dépité” par ces propos. L’association de consommateurs estime en effet que l’arrivée d’un nouvel opérateur entraînera une baisse des prix.
“L’Elysée a toujours traîné les pieds sur le sujet de la quatrième licence. (Ces propos) le confirment”, a déclaré de son côté Benjamin Rousseau, analyste chez CM-CIC Securities, en évoquant lui aussi l’impact du “lobbying des opérateurs existants”.
“Maintenant, l’appel à candidatures est lancé, j’ai du mal à imaginer que le gouvernement puisse faire machine arrière”, a-t-il ajouté.
L’UFC-Que Choisir est, elle, plus inquiète. “Il faut prendre très au sérieux les propos de Nicolas Sarkozy”, a jugé M. Barreiro.
“La tentation du gouvernement pourrait être de repousser la signature” du décret désignant le nouvel entrant à l’issue de l’appel d’offres, a-t-il dit.
Logo de Free |
Or, si la quatrième licence n’est pas attribuée avant juin 2010, les trois opérateurs en place n’auront plus obligation de donner au nouvel entrant une partie de leurs fréquences: “si le nouvel entrant n’y a pas accès, il ne pourra faire une offre économiquement viable”, a-t-il estimé.
Immédiatement après la publication de la déclaration de Nicolas Sarkozy, le titre Iliad, maison-mère du fournisseur d’accès à internet Free et candidat à la quatrième licence, a décroché à la Bourse de Paris et a clôturé en baisse de 2,23%, à 78,16 euros, dans un marché en légère hausse (+0,63%).
En 2007, Free, qui fait figure de favori, avait déjà été candidat malheureux à cette quatrième licence pour des raisons financières. Comme les trois opérateurs en place, il s’est refusé mardi à tout commentaire.
Parmi les autres postulants possibles : le câblo-opérateur Numericable qui étudie une candidature commune avec Virgin Mobile.