C’est invariablement une lecture de premier intérêt qui se dégage chaque année,
à peu près à la même période, de la lettre présentée au chef de l’Etat par le
gouverneur de la Banque centrale de Tunisie à l’occasion de la parution de son
rapport annuel. Idem pour cette 50ème édition qui passe à la loupe toutes les
facettes économiques de l’année 2008.
Comme l’on s’y attendait, M. Taoufik BACCAR s’attarda sur le fait que l’année
écoulée a été marquée au niveau international par l’aggravation de la crise
financière et économique qui a secoué les fondements du système financier et
bouleversé l’économie mondiale. ‘’Vers la fin de l’année 2008, elle a pris une
ampleur sans précédent, en se transmettant aux marchés financiers des autres
pays développés, ainsi qu’aux pays émergents et ceux en développement, pour se
transformer en une crise mondiale, dont les retombées ont touché tous les
secteurs, ce qui a représenté une menace sérieuse au système économique et
financier mondial et en a fait la crise la plus grave que le monde ait jamais
connu depuis les années 30 du siècle dernier’’, avertit-il.
Pourtant, assure le gouverneur, en dépit de l’ampleur de cette crise, l’année
2008 a été marquée par la poursuite de l’activité économique sur le plan
national à un rythme satisfaisant, tout en préservant les équilibres financiers.
Des résultats qui ont pu être réalisés grâce à la conjugaison de deux facteurs
essentiels : D’abord le suivi des mutations internationales et l’aptitude à
faire face à leurs effets éventuels. Et puis la solidité de notre économie
(développement des secteurs de production, amélioration du climat des affaires,
renforcement de la compétitivité…).
Ceci étant dit, le gouverneur de la banque centrale avertit : ‘’Il est devenu
indispensable d’envisager la mise en place d’un dispositif garantissant la
stabilité financière et sa pérennité tout en accordant l’intérêt qu’il faut à la
dimension globale du contrôle et du suivi, de manière à déterminer les canaux de
transmission entre la sphère financière et la sphère réelle, à asseoir des
indicateurs avancés permettant d’anticiper les fluctuations économiques et à
mettre en place les mécanismes idoines de prévention.’’
Il avertit encore : ‘’Dans ce contexte, il sied de veiller à la bonne mise en
œuvre des mesures conjoncturelles et structurelles que vous avez ordonnées
(c’est-à-dire le chef de l’Etat) pour aider l’entreprise et consolider
l’activité économique et de les appuyer, si nécessaire, par des mesures
supplémentaires, tout en demeurant vigilant et attentif, aux évolutions de la
conjoncture économique internationale et en assurant l’exploitation optimale des
différentes sources de croissance, de manière à consolider la résilience de
l’économie face aux crises et aux chocs externes‘’.