Thibault (CGT) accuse Estrosi de “complicité coupable” à l’égard de Molex

[16/09/2009 21:02:06] PARIS (AFP)

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étaire général de la CGT Bernard Thibault, s’exprime, le 12 septembre 2009, lors de la Fête de l’Humanité à La Courneuve, près de Paris. (Photo : Miguel Medina)

Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a accusé mercredi le ministère de l’Industrie de “complicité coupable” à l’égard de Molex, exprimant son “mécontentement” sur l’issue de ce dossier.

Interrogé sur ces affirmations, M. Estrosi a répondu mercredi soir sur i-Télé que M. Thibault était “dans son rôle vis-à-vis de sa base” en attaquant le ministre.

Bernard Thibault avait déclaré dans l’après-midi à l’AFP qu’il y a selon lui, “une complicité coupable du ministère à l’égard de cette multinationale qui, à trois reprises, a été en infraction avec la loi”. Il avait souligné avoir exprimé son “mécontentement de vive voix” au ministre.

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ée générale le 16 septembre 2009. (Photo : Remy Gabalda)

Celui-ci avait négocié puis conclu, dans la nuit de lundi à mardi, un accord prévoyant la reprise partielle de l’usine Molex de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne) par le fonds d’investissement américain HIG. Selon M. Estrosi, “entre 60 et 70 personnes”, sur les 283 salariés, seront embauchés par HIG.

Selon Bernard Thibault, “Molex est parvenue à contraindre l’Etat, par l’accord secret passé dans la nuit de lundi à mardi, à accepter son ultimatum fixé au 15 septembre”, aux termes duquel le plan social prévu serait fortement revu à la baisse s’il n’était pas agréé à cette date par le comité d’entreprise.

Le leader de la CGT a estimé que, du fait de l’accord entre Molex et le gouvernement français, les salariés de Molex ont dû se prononcer sur le plan social “en ayant le pistolet sur la tempe, en quelque sorte”, d’autant que “l’accord a été tenu secret jusqu’au jour de la consultation” du personnel. Il y a vu un “chantage”.

Tout en relevant “le maintien d’une activité industrielle” sur place, Bernard Thibault a regretté qu'”on passe de 283 salariés à une nouvelle activité avec une quinzaine de salariés au départ” et une montée progressive de l’effectif ensuite.

De même, a-t-il déploré, le repreneur est un fonds d’investissements, alors que “nous avions demandé l’engagement d’un industriel”.

Le dirigeant de la CGT a précisé avoir “redemandé mercredi au ministre de l’Industrie d’activer au plus vite la réunion d’une table ronde avec les clients potentiels de Molex, principalement les constructeurs automobiles, pour envisager un redémarrage de l’activité”.

Il a par ailleurs affirmé que, “si la manière dont l’Etat a traité le dossier Molex préfigure ce que peuvent être les états généraux de l’industrie (annoncés début septembre par Nicolas Sarkozy), il y a de quoi être pessimiste”. La CGT, a-t-il dit, chiffre “à 300.000 le nombre d’emplois menacés à brève échéance dans le secteur industriel”.

Pour M. Estrosi, M. Thibault “est dans son rôle vis-à-vis de sa base”.

“La réalité en matière de complicité, c’est que lorsque moi, j’ai dit à Molex qu’ils avaient à assumer leur responsabilité sociale et en même temps à accepter de discuter avec un repreneur, alors qu’ils le refusaient, j’ai le sentiment d’avoir été beaucoup plus accusé par Molex d’une attitude qui leur déplaisait que la CGT ne l’a été”, a-t-il ajouté.