Il manque 11,6 milliards de dollars aux pays pauvres, dit la Banque mondiale au G20

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ésident de la Banque Mondiale Robert Zoellick, le 2 septembre 2009 à Pékin (Photo : Peter Parks)

[16/09/2009 19:02:58] WASHINGTON (AFP) La Banque mondiale (BM) a affirmé mercredi dans un rapport aux pays riches et émergents du G20 qu’il manquait 11,6 milliards de dollars aux pays pauvres pour financer des dépenses cruciales.

“Il manque environ 11,6 milliards de dollars destinés aux pays les plus pauvres pour assurer le financement de secteurs cruciaux, menacés tels que la santé, l’éducation, la protection sociale et les infrastructures”, a indiqué l’institution internationale.

“Si ce trou devait ne pas être comblé, les succès remportés jusque-là pour réduire la pauvreté et poser les bases d’un développement à long terme seront sapés”, a expliqué la BM dans ce document intitulé “Protéger les progrès: les difficultés qui attendent les pays à bas revenus dans la récession mondiale”.

“Les pays les plus pauvres ne sont peut-être pas bien représentés au sein du G20, mais nous ne pouvons pas ignorer les coûts à long terme de la crise mondiale sur la santé et l’éducation de ces peuples”, a déclaré dans un communiqué le président de la Banque, Robert Zoellick.

“Les pauvres et les plus vulnérables” peuvent très aisément être victimes de la crise, a continué M. Zoellick. “Des familles tombent dans la pauvreté, les conditions sanitaires se dégradent, la maintenance des écoles se détériore et les progrès effectués dans d’autres secteurs vitaux sont annihilés ou renversés”.

Les dirigeants des pays du G20 doivent se retrouver la semaine prochaine à Pittsburgh (Pennsylvanie, est des Etats-Unis) pour discuter de la façon de sortir la planète de l’ornière économique dans laquelle elle se trouve depuis l’an dernier.

Mais, lors d’une conférence téléphonique un peu plus tard mercredi, M. Zoellick s’est fait l’écho de “la crainte que la reprise économique ne tombe à plat”, alors que de nombreux plans de relance n’en sont encore qu’à leurs prémisses.

“Il ne faut pas tromper les gens en leur expliquant que la reprise commence à poindre”, a-t-il prévenu.

Dans son rapport, la BM a rappelé la promesse de 50 milliards de dollars d’aide aux pays pauvres formulée au sommet du G20 à Londres en avril et appelé les pays du G20 à “prendre à leur compte la promesse de 20 milliards de dollars faite au sommet du G8 de L’Aquila (Italie) pour le développement agricole” en juillet.

Le rapport cite le cas du Cambodge, où “62.000 ouvriers du textile ont perdu leur travail” dans un secteur à 90% féminin, ou de la Zambie, où “la chute des prix du cuivre a abouti en 2008 au licenciement d’un quart des mineurs”.

Selon la Banque, 89 millions de personnes de plus dans le monde tomberont dans “l’extrême pauvreté” (moins de 1,25 dollar par jour) d’ici à fin 2010 que si la crise n’avait pas eu lieu.