Concurrence en outre-mer : après France Télécom, SFR lui aussi épinglé

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ège de SFR à Paris (Photo : Damien Meyer)

[17/09/2009 12:53:39] PARIS (AFP) L’Autorité de la concurrence a annoncé jeudi qu’elle imposait des mesures d’urgence à l’opérateur SRR, filiale de SFR à la Réunion et à Mayotte, pour qu’il cesse d’abuser de sa position dominante, deux mois après avoir sanctionné France Télécom pour ses pratiques en outre-mer.

Cette décision, prise mercredi et rendue publique jeudi, fait suite aux plaintes déposées par Orange Réunion (France Télécom) et Outremer Télécom.

Elle vise à “rétablir la concurrence à la Réunion et à Mayotte avant la période des fêtes”, propice aux ventes de téléphonie mobile, avant une décision sur le fond qui sera rendue plus tard et une éventuelle amende, précise l’Autorité dans un communiqué.

Les plaignants reprochaient à SRR de pratiquer des tarifs plus élevés pour ses clients appelant des abonnés d’autres opérateurs: “concrètement, cette tarification a pour conséquence de rendre attractives les communications passées au sein du réseau SRR et de donner aux autres opérateurs l’image d’opérateurs particulièrement +chers à appeler+”, juge l’Autorité.

Cet “effet de club” est d’autant plus pénalisant que SRR, en situation de monopole à La Réunion jusqu’en 2000, et jusqu’en 2006 à Mayotte, possède encore 65 à 70% du marché face à Orange (25-30%) et Outremer Télécom (5-10%), selon l’Autorité de la concurrence.

Ainsi SRR “freine sensiblement la dynamique concurrentielle”, alors même que “le marché mobile de la zone Réunion-Mayotte se trouve à une période charnière”, avec le déploiement des réseaux 3G et l’arrivée de téléphones attractifs permettant un accès facile à internet depuis le mobile.

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élécom (Photo : Damien Meyer)

L’Autorité demande donc à SRR de proposer immédiatement à ses abonnés des offres “qui ne discriminent pas selon le réseau appelé, sauf à refléter les différences de coûts supportés” par l’opérateur.

Ce n’est pas la première fois que les pratiques des opérateurs télécoms en outre-mer sont épinglées par les sages de la rue de l’Echelle: le 28 juillet, France Télécom a écopé d’une amende de 27,6 millions d’euros pour “avoir entravé abusivement le développement de nouveaux opérateurs concurrents dans les DOM” entre 2001 et 2006.