Ordinateur portable (Photo : Justin Sullivan) |
[17/09/2009 12:29:23] MENTON (AFP) Le lycée Pierre et Marie Curie de Menton, fermé cette semaine pour cause de grippe H1N1, assure la continuité pédagogique via l’internet, un système qui fonctionne sans accroc même si, de l’avis des professeurs, rien ne remplace le contact direct avec les élèves.
“Compte tenu du caractère d’urgence de la fermeture, l’expérience est globalement satisfaisante”, relève le proviseur, Hervé Beauvais.
Après la fermeture du lycée, samedi, à la suite de l’apparition de symptômes grippaux chez 21 élèves, dont un cas avéré, les familles ont été alertées une par une, et “le plan B” a été mis en action.
Le lycée disposait depuis janvier d’un portail dédié, baptisé “environnement numérique de travail” (ENT), financé par le Rectorat, où familles, élèves et professeurs pouvaient se connecter, accéder à un forum, à divers matériaux pédagogiques et même aux bulletins trimestriels via un code personnalisé.
Depuis lundi, les 1.050 élèves de l’établissement ont commencé à recevoir, par l’ENT, le matériel qui est normalement transmis dans les classes: cours, devoirs, documents, photos, cartes géographiques, plans, exercices…
Le système est interactif. Les élèves lisent les documents, posent leur questions, renvoient leurs devoirs aux professeurs.
Selon le proviseur, les 120 professeurs du lycée ont pu diffuser leurs cours sur l’ENT. Des nombreux groupes de travail ont été formés et, à part quelques difficultés de connections, il n’y a pas eu d’accroc. Les élèves ne disposant pas de l’internet chez eux – quelques dizaines selon lui – ont eu recours à la solidarité de leurs camarades.
Premier avantage de l’ENT, de l’avis des utilisateurs interrogés: une plus grande souplesse de l’emploi du temps. L’élève se connecte quand il veut, part quand il veut. Idem pour le professeur.
“On est libre plus rapidement. Dès qu’on a fini on peut partir. Si tout fonctionnait bien on pourrait faire un jour un lycée sur internet”, suggère Michaël, quinze ans et demi, élève de première.
La notion d’un “lycée virtuel” peut faire rêver: plus de problème de transports, plus de violence à l’école…
Impossible, dit Norbert Benisti, professeur d’enseignes lumineuses et de signalétiques, dont les cours sont essentiellement pratiques: “Pour tout ce qui est théorique, l’internet c’est très bien mais dès qu’on passe au pratique, ça ne va plus. Les élèves ont besoin de se familiariser avec les outils, ils doivent reconnaître la fonction de chacun d’entre-eux, et ça ce n’est pas quelque chose que l’on peut faire sur un écran”.
Philippe Briand, professeur d’histoire-géographie, estime que l’internet “ne remplacera jamais le présenciel”. “Le lycée est un lieu d’apprentissage des rapports sociaux. Vivre en société, cela ne se fait pas par écran interposé”, dit M. Briand.
Sans compter que les mauvais élèves, livrés à eux-mêmes, disposeraient, si l’internet se généralisait, d’une marge de manoeuvre beaucoup plus large, selon M. Briand.