é chez Airbus de la stratégie des produits, à Londres le 17 septembre 2009 (Photo : Shaun Curry) |
[17/09/2009 19:46:43] LONDRES (AFP) Au cours des vingt prochaines années, le marché aérien mondial devrait bénéficier du développement économique des pays émergents et du remplacement des vieux appareils gourmands en carburant, ont estimé jeudi des dirigeants d’Airbus lors d’une conférence de presse.
Le constructeur européen a rehaussé ses prévisions et table désormais, pour la période 2009-2028, sur un marché total d’environ 25.000 avions de passagers et cargos vendus pour 3.100 milliards de dollars. L’an passé, il estimait ce marché à 24.300 appareils entre 2007 et 2026.
“Nous avons légèrement rehaussé notre pronostic car nous pensons que les transporteurs, victimes de la cherté du pétrole, seront plus friands d’engins plus modernes et par conséquent, moins consommateurs en carburant”, a déclaré Laurent Rouaud, chargé chez Airbus de la stratégie des produits.
L’américain Boeing, son grand rival –le seul à construire comme lui des avions de plus de 100 places — tablait le 11 juin dernier sur un marché de 29.000 engins entre 2009 et 2028.
Pour l’heure, Airbus s’attend toutefois à “un hiver difficile”, craignant des reports de livraisons ou des annulations, après un été –généralement la belle saison pour les compagnies aériennes– plutôt morne avec un trafic en berne.
Mais ce dernier devrait repartir: sur vingt ans, Airbus table sur une croissance annuelle du trafic de passagers de 4,7% et de 5,2% pour le cargo.
Et l’avionneur européen est “bien positionné pour se tailler la part du lion de ce marché”, a estimé son directeur commercial, John Leahy.
Cette année, il détenait 64% des commandes nettes d’avions, contre 36% pour Boeing, a-t-il observé. L’américain pâtit actuellement des retards à répétition de livraison de son nouveau long-courrier, le Dreamliner, qui a entraîné des annulations de commandes.
A l’avenir, M. Leahy s’attend à un partage du marché à 50/50, sans trop s’inquiéter pour le moment de nouveaux arrivants, chinois et russe notamment, qui s’apprêtent eux aussi à vendre des avions de plus 100 places.
Moteur de croissance du marché ces vingt prochaines années: l’Asie-Pacifique, ainsi que tous les marchés émergents, estime M. Leahy. Et deux pays à très forte population devraient doper la croissance, la Chine et l’Inde.
Avec la libéralisation de l’industrie du transport aérien ouvrant la voie aux low-costs –moins chères que les compagnies nationales– et l’avènement d’une classe moyenne, qui jusqu’ici ne voyageait pas en avion, le trafic en Asie devrait décoller. En 2028, il occupera le premier rang dans le monde, avec une part de 33%, estime Airbus.
Une région qui devrait être très friande de moyen-courriers –A320 d’Airbus, B737 de Boeing– qui représenteront 68% du marché aérien en unités, mais 39% en valeur.
Le marché devrait être également demandeur de très gros porteurs –A380 d’Airbus ou 747 de Boeing– qui représenteront 7% des ventes (en unité) et 19% (en valeur) du total des avions vendus, pronostique le constructeur. Selon lui, l’émergence de très grandes métropoles, toujours plus peuplées, va conduire à un trafic plus élevé entre elles, en Asie notamment, avec des appareils à forte capacité.
Les long-courriers transportant entre 250 et 400 passagers –tels le futur A350 d’Airbus ou le 787 “Dreamliner” de Boeing– contribueront à 25% des ventes en unité et 42% des ventes en valeur.