Les salaires mensuels de base en hausse au 2e trimestre, hors inflation

[18/09/2009 13:55:32] PARIS (AFP)

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és français (Photo : Mychèle Daniau)

Le ministère de l’Emploi a confirmé vendredi une progression de l’indice du salaire mensuel de base (SMB, hors primes et éventuelles heures supplémentaires) de 0,4% au deuxième trimestre et de 2,2% sur un an, une hausse annulée sur le trimestre par l’inflation.

Les prix à la consommation (pour l’ensemble des ménages et hors tabac) ont en effet augmenté au deuxième trimestre de 0,4%, souligne le ministère.

Sur un an en revanche, le salaire mensuel de base des salariés enregistre “un gain de salaire en euros constants de +2,7 points”, c’est-à-dire un gain de pouvoir d’achat car l’inflation a baissé entre juin 2008 et juin 2009 (-0,5%).

Le salaire mensuel de base reflète la variation moyenne des salaires dans les entreprises de 10 salariés ou plus mais ne tient pas compte, contrairement au salaire moyen par tête (SMPT calculé par l’Insee) des primes et extras, ou de savoir si les personnes ont des durées de travail complètes.

Entre 20.000 et 30.000 établissements sont interrogés et déclarent le salaire de base d’un poste de travail représentatif d’une catégorie au département des statistiques des ministères de l’Emploi et du Travail (Dares).

Le salaire de base peut donc augmenter mais si le salarié perd son travail, ou est au chômage partiel, cela se traduit par une perte de revenu d’activité.

De fait, le pouvoir d’achat des ménages, s’il semble avoir connu une embellie début 2009 malgré la crise, devrait être amputé cette année par la flambée du chômage et le retour de l’inflation dû notamment à la facture énergétique, et peser sur la consommation, selon les économistes et l’Insee.

Le ministère de l’Emploi a également fait état vendredi d’une hausse de 0,4% sur un trimestre et de 2,2% sur un an de l’indice du salaire horaire de base des ouvriers (SHBO), utilisé dans le calcul de la revalorisation du Smic, la prochaine devant être annoncée en décembre pour intervenir au 1er janvier.

Les augmentations salariales, selon une récente étude du cabinet Hewitt Associates, sont au plus bas depuis trente ans et resteront très faibles en 2009 et 2010 (respectivement +2,8% puis +2,6%, contre 3,3% en 2008).

Le ministère a détaillé l’évolution du salaire mensuel de base par secteurs d’activité qui dénote d’une meilleure résistance salariale dans la construction (+0,5% sur le 2ème trimestre et +2,5% entre juin 2008 et juin 2009), que dans l’industrie (+0,5% et +2,1%) et les services (+0,3% et +1,9%).

L’enquête trimestrielle du ministère relève également un effondrement du volume d’heures travaillées depuis le printemps 2008, hors heures supplémentaires exceptionnelles dont on sait par ailleurs qu’elles ont fléchi.

Au 2ème trimestre, la part des salariés en contrat à durée déterminée a réaugmenté par rapport aux trois derniers trimestres à 7,2%, mais sans atteindre le niveau au 2ème trimestre 2008 (7,4% de CDD), selon le ministère.

Faiblement utilisés dans l’industrie, sauf agroalimentaire, les CDD sont très répandus dans l?administration publique, l?enseignement, la santé, l?action sociale, et autres activités de services, restauration notamment.

Le fort développement des contrats courts, c’est-à-dire des CDD mais aussi de l’intérim prisé dans l’industrie, est le phénomène marquant de la dernière décennie en France et dont la crise actuelle a montré qu’ils sont les premiers sacrifiés.