G20 : Attac veut une “véritable taxe Tobin”, pas celle proposée par Kouchner

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élie Trouvé, co-présidents d’Attac France, le 24 août 2007 à Toulouse (Photo : Eric Cabanis)

[18/09/2009 16:16:44] PARIS (AFP) L’association altermondialiste Attac, réunie jusqu’à dimanche à Nanterre, a demandé vendredi l’instauration d’une “véritable taxe Tobin” sur les transactions financières, en réaction à une proposition du ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner jugée insuffisante.

M. Kouchner a défendu le principe d’une taxe sur les transactions financières, évoquant le taux de 0,005%, et affirmant que Londres approuvait ce principe pour financer le développement.

“Est-ce bien sérieux?”, a jugé vendredi Attac dans un communiqué, demandant “une véritable taxe Tobin”, du nom du Prix Nobel américain d’économie James Tobin qui avait proposé une taxe sur les transactions financières dans les années 1970 à un taux “de 0,5% à 1%” selon Attac.

Attac a déploré “le caractère volontaire” et le taux “minuscule” de la taxe telle que l’a présentée M. Kouchner.

L’association doute en outre de la sincérité des gouvernements européens ayant apporté ces dernières semaines leur soutien à l’idée d’une taxe sur les transactions, qu’elle défend depuis des années sans succès.

Ces gouvernements veulent, selon Attac, formuler lors du sommet du G20, à Pittsburgh (USA) les 24 et 25 septembre, “une proposition qu’ils savent inapplicable” en raison de l’opposition des Etats-Unis.

Attac, qui réunit jusqu’à dimanche les membres de son réseau européen à l’Université de Nanterre avant ce G20, estime en outre dans un rapport que les gouvernements doivent imposer “un strict contrôle des mouvements de capitaux”.

Elle préconise “la suppression des paradis fiscaux”, “la limitation des revenus financiers”, “la suppression des bonus” et la mise en place “d’un pôle public du crédit”.

“Les deux premiers G20 n’ont pas voulu apporter de véritables réponses à la fraude et l’évasion fiscales”, estime Attac, jugeant que “la finance off-shore n’a pas reculé et c’est bien davantage à son redéploiement géographique (de l’Europe vers l’Asie) que nous assistons”.