Estrosi convoque les dirigeants de Wipro la semaine prochaine à Paris

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ésident du groupe indien Wipro, Azim Premji lors d’une conférence de presse à Bengalore, en juillet 2009 (Photo : Dibyangshu Sarkar)

[18/09/2009 18:24:03] NICE (AFP) Le ministre de l’Industrie Christian Estrosi a convoqué la direction européenne du géant indien Wipro la semaine prochaine à Paris sur le sort de son entreprise NewLogic de Sophia Antipolis, dans les Alpes-Maritimes, menacée de fermeture malgré le récent octroi de cinq millions d’euros d’aide publique.

“J’ai convoqué les représentants de Wipro en Europe la semaine prochaine à Bercy”, a-t-il dit à la presse après avoir rencontré à Nice, dont il est maire, des délégués des 61 salariés du site spécialisé dans la connectivité sans fil et le développement de produits de propriété intellectuelle.

Il a souhaité que Wipro mette fin au “flou artistique” et que, si une fin des activités de NewLogic est décidée, la société participe au sauvetage de l’emploi de ses salariés à une hauteur s’approchant du financement reçu au titre de crédit d’impôts sur la recherche dans le cadre du plan de relance du gouvernement.

Il a ajouté que l’Etat allait mettre en place un “comité stratégique” pour aider à préserver les emplois de cette entreprise du secteur stratégique de la haute technologie.

Ce comité comprendra des représentants des collectivités locales, des salariés et du cabinet du ministre. Il doit faciliter le maintien de l’activité de Wipro à Sophia Antipolis ou, en cas de retrait de l’entreprise, le financement d’un plan de sauvegarde de l’emploi permettant de revitaliser le site industriel.

Le ministre s’est indigné que les 5 millions d’euros d’aide aient été perçus le 8 juin, tout juste trois jours avant l’annonce du risque de fermeture aux salariés.

“J’ai fait clairement savoir à la direction que je n’apprécie pas cette attitude en termes d’éthique”, a-t-il dit à la presse.

“Je n’hésite pas à leur demander de s’approcher le plus possible de ce chiffre” pour aider à sauver des dizaines d’emplois des salariés de NewLogic en cas de fermeture, a-t-il ajouté.

Il a souhaité que la rencontre de Bercy permette de dissiper le flou entretenu par la multinationale basée en Inde sur l’avenir de l’entreprise française.

Le directeur général de Wipro France, Christophe Martinoli, a déclaré à l’AFP qu’il allait rencontrer le directeur de cabinet de M. Estrosi lundi matin mais qu’il ignorait encore s’il verrait le ministre.

Il a rappelé qu’il y avait risque de fermeture mais que rien n’était définitivement décidé et que d’autres hypothèses étaient évoquées dans les discussions avec les salariés prévues jusqu’à la mi-octobre.

Wipro qui emploie 100.000 personnes dans le monde a réalisé quelque 670 millions de dollars de bénéfice l’an dernier et un bénéfice net en hausse de près de 12% au premier semestre.

Mais sa direction souligne que le secteur de la propriété intellectuelle, l’activité de NewLogic, est en crise dans le monde.

Dans un communiqué publié vendredi à Paris avant la rencontre de Nice avec les délégués du personnel, M. Estrosi avait jugé “inadmissible” que Wipro envisage de fermer son unité de Sophia Antipolis après avoir bénéficié d’aides publiques. Il avait demandé à ses dirigeants “de faire preuve sous 15 jours qu’ils ne sont pas des patrons sans scrupules”.

Les délégués du personnel se sont félicités de la mobilisation de l’Etat “alors qu’avant on était un peu tout seul face à un géant indien”.

“Ca nous rend optimistes mais nous attendons de voir le résultat”, a dit l’un d’eux, Jérôme Vanthournout.