[19/09/2009 05:43:40] RENNES (AFP)
éversent du lait dans un champ à Arvedon, près du Mont-Saint-Michel, le 18 septembre 2009 (Photo : Marcel Mochet) |
Des millions de litres de lait ont été épandus vendredi dans l’Ouest et ailleurs par les producteurs en grève qui avaient promis une “journée blanche”, tandis que le ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire multipliait les contacts pour apaiser leur colère.
Près du Mont Saint-Michel (Manche), les tracteurs étaient de 250 (selon les gendarmes) à 300 (selon les organisateurs), et ont épandu “de 1 à 2 millions de litres” (gendarmes), plus de 3 millions (organisateurs). L’épandage a eu lieu au lieu-dit Ardevon, près de la commune de Tanis.
Dans le Pas-de-Calais, des éleveurs ont déversé près d’un million de litres de lait dans un champ à Desvres, près de Boulogne-sur-Mer.
éversent du lait dans un champ à Arvedon, près du Mont-Saint-Michel, le 18 septembre 2009 (Photo : Marcel Mochet) |
Dans le Gers, 17 tonnes de lait ont été épandues par quelque 80 producteurs, dans un champ près d’une usine Danone située à Villecomtal, selon une source syndicale. D’autres épandages massifs ont eu lieu notamment dans le Finistère et en Loire-Atlantique.
La grève du lait “va se résoudre au plus tard en début de semaine prochaine, mais il faut tenir le coup, enfoncer le clou”, a indiqué à l’AFP Pascal Massol, président de l’Association des producteurs laitiers indépendants (Apli) qui appelle à la grève.
“Tous les verrous sont en train de sauter”, a-t-il ajouté, en marge de l’épandage du Mont Saint-Michel.
Vendredi matin, Bruno Le Maire a reçu les professionnels de la filière avec lesquels il a notamment essayé d’estimer l’impact de la grève lancée il y a un peu plus d’une semaine.
épond à des producteurs, le 15 septembre 2009 à Rennes (Photo : Marcel Mochet) |
“Il est difficile de connaître les chiffres mais selon des éléments provisoires (…), la baisse de la collecte de lait est de l’ordre de moins de 10% sur l’ensemble du territoire français”, a-t-il dit lors d’une conférence de presse. Il a assuré qu’il n’y avait “pas de problèmes d’approvisionnement des industries laitières”.
Les chiffres, selon qu’ils émanent des industriels et syndicalistes non grévistes ou des producteurs favorables au mouvement, sont extrêmement contrastés, allant de “5 à 10%” à “plus de 50% de grévistes”.
La grève du lait a été lancée à l’appel de l’association des producteurs de lait indépendants (Apli) et de l’Organisation des producteurs de lait (OPL), branche de la Coordination rurale, avec le soutien de la Confédération paysanne.
Le ministre va rencontrer samedi les syndicats agricoles, puis lundi les banques et les compagnies d’assurance et, le même jour, son homologue polonais.
“Si je convoque les banques et les assurances lundi, c’est pour apporter des réponses très concrètes, notamment sur les intérêts d’emprunts, de façon à alléger la trésorerie des producteurs de lait”, a déclaré le ministre sur RTL.
Sur le plan européen, M. Le Maire va tenter de rallier le gouvernement polonais à la proposition franco-allemande, a-t-il expliqué.
Environ 18 pays européens soutiennent un texte franco-allemand pour une “nouvelle régulation” du secteur alors que le système des quotas doit disparaître en 2014.
Le ministre a également jugé “pas acceptable” la proposition de “rachat des quotas” faite la veille au Parlement européen par Mariann Fischer Boel.
Michel Barnier, ancien ministre français de l’Agriculture et président de la délégation de la droite française au sein du parti des conservateurs européens (PPE), a qualifié pour sa part les propositions de la commissaire d'”utiles mais pas suffisantes”. “Il faut garder un système de quotas, qu’on appelle quotas ou pas”, a-t-il dit.