âtiment historique de la Bourse de Paris (Photo : Stéphane de Sakutin) |
[19/09/2009 08:19:25] PARIS (AFP) La Bourse de Paris a battu plusieurs records annuels ces derniers jours, dopée par les signes d’embellie économique aux Etats-Unis, mais la durée de ce rebond pourrait dépendre de plusieurs rendez-vous cruciaux la semaine prochaine.
Vendredi, le CAC 40 a terminé à 3.827,84 points, soit une hausse de 2,49% sur la semaine. Un an après la faillite de Lehman Brothers, qui avait provoqué un séisme dans le monde financier, l’indice vedette de la place parisienne a aligné trois séances consécutives de hausse (de mardi à jeudi), évoluant à ses plus hauts niveaux depuis le 3 octobre 2008.
Depuis le début de l’année, le CAC 40 s’est apprécié de près de 19%.
La Bourse de Paris, comme les bourses européennes et Wall Street, a été soutenue par une série d’indicateurs signalant une embellie économique aux Etats-Unis: rebond des ventes de détail en août, hausse pour le deuxième mois d’affilée en août de la production industrielle, baisse des nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage…
Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Ben Bernanke a en outre déclaré mardi que la récession américaine était “très probalement terminée”.
Alors que plusieurs analystes s’attendaient encore fin août à une période de consolidation en septembre, après la forte progression des marchés cet été, Paris continue sur sa lancée.
“La hausse est allée très vite”, souligne Jean-Louis Mourier, économiste chez le courtier Aurel. “Tant que les banquiers centraux disent +la situation s’est améliorée mais cela reste fragile et nous maintenons notre politique monétaire très accomodante+, les liquidités continuent à se déverser sur le marché et cela soutient la tendance” à la hausse, ajoute-t-il.
Pour Alexandre Le Drogoff, également analyste chez Aurel, “l’obstacle technique sur lequel le marché devrait buter est la zone des 3.880 points”.
La semaine prochaine, les investisseurs guetteront le communiqué final de la réunion du comité de politique monétaire de la Fed mercredi soir, les statistiques sur le marché immobilier américain et les déclarations du G20 de Pittsburgh, en fin de semaine.
L’amélioration des données économiques “a réduit la probabilité que la Fed augmente son programme de rachat d’actifs”, notent les analystes de Global Equities.
Mais il est “bien trop tôt pour s’attendre à une modification sur les taux d’intérêt”, ont ajouté les économistes de ING.
Concernant le G20, “il faudra en fait surveiller toutes les déclarations” parallèles au communiqué final, “qui sera comme d’habitude très elliptique”, estime M. Mourier.
“Le vrai risque serait la tenue de discours divergents de la part des participants, avec un danger de cacophonie”, qui pourrait “peser à court terme sur la Bourse”, selon lui. Quant aux mesures contraignantes pour les banques qui pourraient être annoncées, “elles ne seront pas imposées de manière immédiate” aux établissements financiers, rappelle-t-il.
Autre moment délicat lors de la semaine à venir: les chiffres sur les ventes de logements aux Etats-Unis, anciens jeudi et neufs vendredi.
“Le consensus attend une poursuite du redressement des ventes” de ce secteur, qui a été au coeur de la crise économique de ces deux dernières années, estime l’économiste d’Aurel. “Mais après plusieurs bons chiffres sur ce front-là, on n’est pas à l’abri d’une déception sur un chiffre mensuel”.