Comme nous l’écrivions le 6 août dernier
Tunisie : Mohamed Ghannouchi à Londres en septembre,
le Premier ministre a participé à Londres au colloque organisé par le magazine
The Economist sur le thème «Comment pouvoir développer le commerce dans cet
environnement de risques et de turbulences». Plusieurs communications à l’ordre
du jour de cette rencontre, dont «la mondialisation de l’économie», «les
répercussions de la crise financière internationale et les moyens à même de
faire face à ses impacts», «les perspectives de développement du commerce
international» et «le rôle des pays émergents dans ce domaine».
A cette occasion, la communication du Premier ministre a porté sur les moyens de
développer le commerce dans un environnement turbulent, ainsi que la démarche
adoptée par la Tunisie afin de préserver l’économie nationale et consolider la
dynamique économique.
D’emblée M. Ghannouchi a souligné que «la dynamique des échanges commerciaux a
été sérieusement ébranlée par la crise financière internationale, relevant que
la récession, qui a touché durement les pays industrialisés, s’est traduite par
une forte contraction de la demande extérieure, et par une baisse, de l’ordre de
12%, du commerce mondial de biens et services, contre une expansion continue
tout au long des 25 dernières années». Avant d’ajouter que «la Tunisie, forte
d’une économie largement ouverte sur l’extérieur, soutient les efforts déployés
par la communauté internationale pour rétablir la confiance et permettre à
l’économie mondiale de retrouver le chemin de la croissance vertueuse, de la
croissance collective et partagée».
A cet égard, il a mis en exergue l’effort sans précédent, consenti notamment par
les Etats-Unis, l’Europe, le Japon et la Chine pour restaurer le système
financier, rétablir les activités de prêts et relancer la croissance et
l’emploi.
Estimant que la volonté affichée dans le cadre du G8 et du G20, pour recourir à
toute une gamme d’instruments de politique budgétaire et monétaire pour rétablir
la demande mondiale, promouvoir le commerce et l’investissement, et réinstaurer
la croissance et la prospérité… a permis de rétablir la confiance…, il avertit
tout de même en substance que cette lueur d’espoir retrouvé ne doit cependant «…
nous amener à baisser notre garde, même si l’on peut raisonnablement considérer
que le pire de la crise est derrière nous».
Dans le même ordre d’idées, M. Ghannouchi a rappelé les trois orientations
convenues lors de ce sommet, entre autres l’accélération de la restructuration
de l’architecture financière internationale, la relance du Cycle de Doha et le
renforcement des mécanismes de financement des marchés émergents…
Concernant la Tunisie, M. Ghannouchi a indique que le coût budgétaire engagé par
le pays pour soutenir les entreprises économiques se monte à 0,6% du PIB. Sans
oublier un important programme d’investissements structurants en cours et ayant
pour composantes : le renforcement du réseau autoroutier de quelque 600 kms, le
développement du réseau ferroviaire, la réalisation de deux centrales
électriques de 400 MW chacune, la construction d’une raffinerie de pétrole dans
la région de Skhira au sud du pays, pour une capacité de 4 à 5 millions de
tonnes, la construction d’une unité de super triple de phosphate de 500.000
tonnes à Gafsa dans le sud tunisien, la construction d’un port en eau profonde
dans la région d’Enfida à 100 kms du sud de Tunis et l’aménagement d’une zone
logistique d’appui autour du port s’étalant sur 500 ha.
Dans cette optique, et à l’adresse des partenaires de la Tunisie, le Premier
ministre n’a pas manqué de souligner : ‘‘Ces investissements, tout en relançant
la demande intérieure, offrent évidemment de sérieuses opportunités d’affaires
pour les partenaires de la Tunisie’’.
Mais ce n’est pas tout, puisqu’un autre volet plus global vient s’y ajouter, il
s’agit du ‘’Programme d’appui à l’intégration de l’économie tunisienne à
l’économie mondiale’’, élaboré et mis en œuvre par la Tunisie avec l’appui de la
Banque mondiale, la Banque africaine de développement et l’union européenne.
Objectif : réduire les coûts des transactions, simplifier et optimiser les
procédures du commerce extérieur, améliorer l’accès au financement et le climat
des affaires et consolider les fondamentaux dans les domaines économiques et
financiers.
La conclusion de la communication du Premier ministre est un véritable cours
d’économie politique : «La mondialisation, nous y croyons fermement, loin de
constituer une menace ou un handicap, offre au contraire d’importantes
opportunités de croissance et de progrès pour tous, à condition de s’organiser,
de se concerter, d’établir des relations de partenariat, dans le cadre d’une
démarche gagnant-gagnant, à condition, aussi et surtout, de tirer les
enseignements de la crise que nous vivons et de convenir d’un code de conduite,
en particulier sur les plans financier et écologique, qui doit être respecté par
tous, pour préserver les vertus de la mondialisation et permettre à l’économie
mondiale de retrouver le chemin d’une croissance vigoureuse, durable, profitable
à tous les pays».
(Synthèse)