G20 : un encadrement des bonus serait une “victoire pour l’Europe”, estime Lagarde

photo_1253392552680-1-1.jpg
çaise Christine Lagarde, le 5 septembre 2009 à Londres (Photo : Carl de Souza)

[19/09/2009 20:38:18] PARIS (AFP) L’adoption par le sommet du G20 à Pittsburgh d’un “encadrement des bonus” des traders serait “une grande victoire pour l’Union européenne et pour la France”, estime la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, dans un entretien à paraître dans le Journal du dimanche.

“L’Europe propose une limitation des bonus en pourcentage de l’activité. Ce calcul peut s’appliquer dans tous les pays. C’est un système simple que Barack Obama pourrait accepter”, poursuit-elle.

Le président américain reste opposé à un plafonnement des primes des banquiers et des traders que les Européens souhaitent réglementer, avait dit mercredi un de ses conseillers.

“Je connais bien la mentalité américaine et je peux vous dire que cela va être très dur (…). Mais Barack Obama a aussi reconnu que les opérateurs de marché ne pouvaient pas +vivre comme des nababs+, ce sont ses propres termes”, relève Mme Lagarde.

“L’enjeu le plus lourd pour nos économies est celui de l’avenir des banques” et “nous devons trouver les voies d’un accord avec les Etats Unis pour que les mêmes règles s’appliquent à tous”, estime-t-elle.

“A ce stade, les propositions américaines favorisent leurs banques et risquent de pénaliser les nôtres. Ce serait un comble, alors qu’elles ne sont pas à l’origine de la crise et s’en sortent mieux que les américaines”, commente la ministre.

Interrogée sur la possibilité d’un accord lors du sommet prévu les 24 et 25 septembre, elle déclare: “Je suis combative et déterminée! Il faut que nous rétablissions les équilibres dans la finance et sur la planète”.

Quant à la la taxe Tobin, cet impôt sur les transactions financières prôné par la gauche, elle estime que “cette belle idée va cheminer mais elle n’est pas à l’ordre du jour du G20”.

“Un groupe de travail de 58 pays planche sur le sujet et chacun a son idée pour utiliser les recettes de la taxe Tobin. Attendons leur rapport”, propose-t-elle.

Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, avait défendu jeudi le principe d’une taxe sur les transactions financières, évoquant le taux de 0,005%.