Crise du lait : 19 pays de l’UE favorables à une nouvelle régulation

[21/09/2009 15:57:52] VARSOVIE (AFP)

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épand du lait dans un champ à Vosses-La-Ville en Belgique le 21 septembre 2009. (Photo : Olivier Papegnies)

La Pologne s’est ralliée lundi à l’initiative franco-allemande appelant à une nouvelle régulation du secteur laitier pour accompagner la suppression des quotas, portant à 19 le nombre de membres de l’UE favorables à ce texte, ont annoncé Paris et Varsovie alors qu’une touche plusieurs pays européens

Les ministres de l’agriculture français Bruno Le Maire et polonais Marek Sawicki ont annoncé lundi à Varsovie avoir signé un accord en ce sens.

“Nous sommes tombés d’accord avec Marek sur (…) la signature (…) du projet de texte franco-allemand sur la régulation du marché du lait à l’échelle européenne”, a déclaré M. Le Maire au cours d’une conférence de presse conjointe.

“Des actions supplémentaires de la Commission européenne sont nécessaires”, a déclaré pour sa part le ministre polonais. “Nous nous sommes réunis pour signer un accord commun dans le but d’accélérer le travail de la Commission”, a-t-il ajouté.

Le secteur du lait en Europe traverse une crise grave, marquée par une chute des prix et dans plusieurs pays d’Europe des producteurs laitiers ont déversé des millions de litres de lait dans les champs ces derniers jours en signe de protestation.

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éversent du lait devant le siège de la Commission européenne à Bruxelles le 21 septembre 2009. (Photo : Georges Gobet)

“Cette déclaration s’inscrit de manière générale dans le cadre de celle signée jusqu’à présent par la Belgique, Bulgarie, Allemagne, Estonie, Irlande, France, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Hongrie, Autriche, Portugal, Roumanie, Slovénie, Slovaquie, Finlande, Espagne et République tchèque”, précise un communiqué conjoint en polonais remis aux journalistes.

Une grosse minorité de pays, favorables à la libéralisation du secteur laitier, ne s’y est pas associée, illustrant les divergences entre Européens sur l’avenir de la profession, et de l’agriculture en général dans l’UE.

Selon le communiqué, la déclaration appelle la Commission européenne à “prendre des mesures urgentes” à l’échelle de l’UE tout entière, et notamment “proposer une augmentation temporaire des prix d’intervention”, “augmenter les sommes remboursées pour les exportations de beurre, de lait en poudre et de fromages”.

La France souhaiterait “que les producteurs et les industriels puissent conclure des accords entre eux de façon à s’entendre sur un volume de lait à produire”, a précisé M. Le Maire.

“Nous devons nous poser la question de savoir si nous voulons une agriculture sûre et respectueuse de l’environnement. Si oui, cela coûte et nous devons payer ensemble pour cela”, a déclaré son homologue polonais.

“Cette crise résulte à la fois d’une production plus importante en Nouvelle Zélande et d’une chute de la consommation en Chine qui a bouleversé les marchés internationaux”, alors que “les éléments d’intervention européens sont trop tardifs et manquent de réactivité”, a estimé pour sa part M. Le Maire.

“La réalité c’est qu’il y aura toujours plus d’aléas climatiques, c’est qu’il y aura une variation des cours des matières première qui restera forte”, a-t-il averti, jugeant nécessaire de “protéger les agriculteurs contre ces aléas, contre ces incertitudes, et leur garantir un minimum de stabilité de leur revenu”.