ésident de la Banque centrale allemande Axel Weber, le 24 juin 2009 à Berlin (Photo : Axel Schmidt) |
[21/09/2009 12:57:52] BERLIN (AFP) L’économie allemande ne retrouvera pas avant 2013 le niveau qu’elle avait en 2008 avant l’éclatement de la crise financière, prévient dans un entretien publié lundi le président de la Banque centrale allemande Axel Weber.
“La reprise économique va durer longtemps, l’économie allemande ne retrouvera le niveau de prospérité qu’elle avait atteint en 2008 sans doute qu’en 2013. Et le chemin sera cahoteux”, a-t-il dit au quotidien Frankfurter Rundschau.
“Mais la phase de chute libre est finie”, a assuré M. Weber, également l’un des dirigeants de la Banque centrale européenne.
L’Allemagne s’attend pour cette année à la plus forte récession de son histoire récente, comprise entre 5 et 6%, mais ses indicateurs économiques reviennent progressivement au vert grâce à la reprise du commerce international, qui profite aux exportateurs.
Toutefois, la situation reste très fragile, comme le souligne la Bundesbank dans son rapport mensuel paru lundi. “On ne peut pas exclure des revers dans l’actuel processus de stabilisation de l’économie, car le secteur financier continue de faire peser des risques pour la conjoncture”, estime les experts de la “Buba”, citant notamment la situation sur le marché du crédit.
“Il est possible que l’offre en crédits des banques soit inférieure aux besoins des entreprises au début du processus de reprise conjoncturelle (…) en Allemagne, ce qui pourrait ainsi compliquer la relance” dans la première économie européenne, préviennent-ils.
“A l’heure actuelle, il existe certes un risque de voir une telle évolution, il ne s’agit toutefois pas du scénario le plus probable”, lit-on dans le rapport.
Les petites et moyennes entreprises, socle de l’industrie du pays, se plaignent depuis des mois d’une difficulté à accéder à des financements.
Au niveau de la zone euro, un bon tiers des PME estime avoir davantage de difficultés, révèle de son côté lundi un sondage de la Banque centrale européenne réalisé en coopération avec la Commission européenne auprès de 6.000 entreprises environ.
Et pour les mois à venir, le pourcentage de firmes attendant une détérioration des conditions d’accès au crédit est “légèrement supérieur” à la proportion de celles qui s’attendent à une amélioration, indique la BCE qui a réalisé ce sondage –une nouveauté dans sa panoplie–, entre le 17 juin et le 23 juillet.
L’institution entend désormais mener cette étude tous les six mois afin de mieux apprécier les derniers développements des conditions de financement en zone euro, précise-t-elle.