Tunisie – Mauritanie : La MATTEL serait-elle devenue écolo

Par : Tallel

Après avoir lancé le service ‘’e-m@ttel’’ début juillet 2009, la société
mauritano-tunisienne de télécommunication ‘’MATTEL’’ vient d’offrir à ses
abonnés et clients un nouveau service dénommé ‘’Mechilli’’ –signifiant en langue
hassania ‘’envoi, transfert’’, c’est-à-dire service de recharge électronique
d’unités d’appels. En clair, Mechilli permet aux usagers ayant ouvert des
comptes, auprès de n’importe quel agence ou distributeur agréé Mattel, de les
créditer par simple «recharge électronique». C’est en tout ce que viennent
d’écrire nos confrères du portail d’information mauritanien
‘’www.pointschauds.info’’.

Bien entendu, l’annonce de ce service est différemment analysée par la presse
locale, tout le monde s’accorde à dire que Mechilli constitue ‘’une petite
révolution numérique dans le secteur de la téléphonie mobile en Mauritanie’’.
Mais pour le management de la société mauritano-tunisienne, l’argument mis en
avant, c’est l’environnement, en ce sens que les cartes de recharge de crédits
sont perçues comme étant une menace pour l’environnement.

Cependant, d’autres estiment que ‘’derrière cette innovation… il y a une volonté
de l’opérateur de faire des économies d’échelle, mais aussi sur les coûts de
fabrication des cartes d’appels, dont la fabrication lui reviendrait chaque
année à plusieurs dizaines de millions d’UM, auprès de prestataires
externalisés’’.

Une autre critique souligne que MATTEL, en lançant Mechilli, ‘’envisagerait de
mieux contrôler et protéger son segment du juteux marché des transferts de
crédits d’appels, qui semblait de plus en plus lui échapper, au profit de
sociétés prestataires de services télécoms locaux, à l’image d’Interlink ou Call
Me’’.Mais pas seulement, parce qu’il s’agit d’un marché qui est également
convoité par “des gros revendeurs du marché parallèle, actifs dans les quartiers
et les coins les plus reculés du pays’’, indique-t-on.

A partir de là, on s’interroge sur la viabilité de ce nouveau service de MATTEL,
dans la mesure où ce créneau, à force d’être trop ‘’délicat’’ et ‘’suave’’, a
fini par attiré les vautours de la section de l”’informel’’ et autres
spéculateurs d’unités d’appels qui y règnent depuis belle lurette en maîtres
absolus dans les rues des grandes villes du pays.

C’est donc une tâche ardue qui attend aussi bien le management que les
ingénieurs de la compagnie tuniso-mauritanienne de télécommunication.

Alors MATTEL, écolo ou simplement à l’assaut d’un créneau qui semble porteur?
Peu importe, l’un n’empêche pas l’autre!