Le soleil ne brille pas pour tout le monde de la même manière

Ce qui m’amuse chaque fois que je lis un papier consacré à un domaine
extrêmement spécialisé, c’est souvent la vitesse avec laquelle les journalistes
tirent les conclusions et tirent à boulets rouges sur certaines structures, dans
ce cas la Steg …
Vous croyez monsieur que tout le monde ne cherche pas l’énergie bon marché ? Et
si la planète est chambardée jusqu’à ce jour c’est à cause de ce foutu pétrole
dont on annonce la fin tous les jours. Alors tout le monde regarde le soleil et
son énergie gratuite et elle ne l’est pas tellement car d’abord tous les
équipements qui vont être installés dans le Sahara seront importés et que
transporter de l’énergie sur 3.000 km par câble, c’est de l’aberration.

A ce jour, la seule énergie qui se conserve sur un tel transport c’est le
pétrole et le gaz. Et cerise sur le gâteau, l’impact de cette forêt de pylônes
sur ce milieu écologique fragile qu’est le Sahara; alors, il va se déstabiliser
et allez savoir ce qui va se passer, personne ne peut le prévoir, mais ce qui
est sûr c’est que l’on n’aura pas besoin d’aller sur la Lune, elle sera tout
près dans un Sahara sans vie. Et évidement ça nous touchera d’une manière ou
d’une autre.

Pour mieux approcher le problème, il faudrait, avant de se lancer dans des
conclusions hâtives, aller pêcher l’information et avec Google on a qu’à
chercher.

«Effets négatifs de la création de panneaux solaires dans les zones arides et
désertiques» pour que l’on trouve des réponses et elles sont claires et j’en
résume quelques unes.

« Etonnant : du fait que de grandes centrales thermo-solaires diminueraient
l’albédo (l’albédo est une grandeur sans dimension, rapport de l’énergie solaire
réfléchie par une surface à l’énergie solaire incidente du désert, elles
pourraient entraîner un accroissement de l’effet de serre».

Et www.reporterre.net de continuer et de continuer et nous en avons extrait des
meilleurs morceaux rédigés par un monsieur qui s’appelle Olivier Danielo en août
2009.

Energie solaire

solaire_art.jpgL’amplification du réchauffement climatique au niveau de l’Arctique est
aujourd’hui bien connue du grand public… L’impact radiatif de l’installation
d’immenses centrales thermosolaires dans le Sahara a été moins médiatisé, pour
ne pas dire pas du tout médiatisé.

Pourtant, une variation d’albédo sur de grandes surfaces du Sahara aurait
potentiellement un impact sur le bilan radiatif bien plus important que dans la
région arctique étant donné que l’insolation directe y est très élevée., et Yves
Fouquart* précise : “Petit détail non négligeable : la réflectivité des surfaces
désertiques (l’albédo) est élevée (…) Changer l’albédo de surfaces aussi
grandes ne sera pas sans conséquences, par exemple sur la nébulosité (…) Le
problème est que cette énergie sera absorbée et non pas réfléchie et que, comme
le rendement n’est pas égal à un, loin de là, il y aura un apport d’énergie
supplémentaire dans la région”.

Les centrales thermosolaires agissent comme des pièges à énergie solaire et
comme de gigantesques radiateurs. Les sables clairs (légers et secs) du désert
ont un albédo (= reflectance) relativement élevé (environ 0.25 à 0.45, retenons
0.35) : ils réfléchissent 35% de l’énergie solaire incidente vers l’espace. Si
les sables sahariens étaient noirs, la température saharienne serait encore plus
élevée. “De nos jours, la température moyenne sur notre planète est de 15°C. Si
la Terre était recouverte de forêts, la température serait de 24°C. Sur une
Terre désertique, la température serait de 13°C. Si elle était entièrement
recouverte par des océans, la température serait de 32°C, parce que les océans
sont sombres, et ont un albédo faible, comme un objet noir. Notre planète, si
elle était recouverte de glace, serait très froide (-52°C) !”

Les centrales thermosolaires possèdent des miroirs qui concentrent l’énergie
solaire vers un tube collecteur… Une partie de l’énergie absorbée par les
récepteurs (tubes à vide) est également perdue dans l’environnement par
rayonnement, contribuant ainsi au réchauffement régional. …. La nuit, le recours
au stockage thermique amplifie les pertes par rayonnement : une partie de
l’énergie s’échappe des cuves de stockage, et d’autre part, la baisse
progressive de la température à l’intérieur des cuves s’accompagne d’une baisse
de rendement au niveau de la turbine.

Plus grave encore, «en se basant sur les données du Lawrence Berkeley National
Laboratory, 100 mètres carrés de toits peints en blanc (blanchiment du toit =
augmentation d’environ 0.20 de l’albédo du toit dans l’étude en question)
permettent un forçage négatif équivalent (mais de signe opposé) à celui de 10
tonnes de CO2 émises dans l’atmosphère. On peut donc estimer que le remplacement
d’un kilomètre-carré (= 1 million de m2) de désert par des miroirs de centrales
thermosolaire (remplacement équivalent à un albédo qui passe de 0.35 à 0.15,
soit une variation de -0.20) conduit à un forçage radiatif positif équivalent à
l’émission d’environ 100.000 tonnes de CO2 dans l’atmosphère».

Une méga-centrale thermosolaire ayant une surface réceptrice carré de 300 km de
côté installée dans le Sahara (= 90.000 km2 = environ 1% de la surface du Sahara
qui est de 9.065.000 km2) conduit à un forçage radiatif équivalent à l’émission
d’environ 1,5 fois les émissions de CO2 annuelles des USA, le pays le plus
émetteur de la planète (et aggraver le réchauffement dans les régions qui sont
les plus affectées par le réchauffement (Afrique), je ne suis pas sûre que cela
soit une bonne idée.

Un deuxième problème, après celui de la pollution thermique régionale.

Troisième problème sérieux des centrales thermosolaire vapeur installée en zone
aride ou désertique : elles consomment beaucoup d’eau : nettoyage des miroirs,
purge des circuits, et surtout source froide.

http://climateprogress.org/2009/04/
http://inga-we-can.over-blog.org/
http://www.electron-economy.org/art
Desertec :
http://www.reporterre.net//spip.php
et :
http://www.reporterre.net//spip.php
Et si vous voulez lire le reste, continuez sur Internet et laissez la STEG faire
son travail; elle qui a réussi a couvrir pratiquement 100% des ménages ….

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*[Yves Fouquart est physicien de l’atmosphère, spécialiste des transferts
d’énergie par rayonnement dans l’atmosphère terrestre, il a dirigé le
laboratoire d’optique atmosphérique de l’Université de Lille. Membre du Comité
scientifique du Programme Mondial de Recherche sur le Climat de 1986 à 1992, il
a participé à la rédaction du rapport 1995 du Groupement Intergouvernemental sur
l’Évolution du Climat (IPPC / GIEC). Il est notamment l’auteur du livre Le
climat de la Terre : fonctionnement de la machine climatique aux éditions
Septentrion ]