Fruits et légumes : exonérations de charges à l’étude pour les saisonniers

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êche Bruno Le Maire visite la foire commerciale et agricole de Châlons-en-Champagne, le 31 août 2009. (Photo : Francois)

[22/09/2009 14:20:20] PARIS (AFP) Le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, qui a reçu mardi les représentants de la filière fruits et légumes a annoncé la mise à l’étude d’une baisse des charges pour les saisonniers, un geste qui va “dans le bon sens” pour les producteurs.

“Nous allons orienter tous nos efforts” sur la solution “la plus intéressante et la plus raisonnable”, à savoir une “exonération supplémentaire des charges patronales pour les travailleurs saisonniers”, a annoncé M. Le Maire à l’issue de la réunion.

Parmi les principaux dossiers abordés lors de cette rencontre figurait le coût du travail et plus généralement les problèmes de compétitivité de la filière, confrontée à la concurrence d’autres pays européens qui parviennent à produire à des coûts moindres.

Aux yeux du ministre, il paraîtrait “raisonnable” de parvenir à un coût horaire “inférieur à 10 euros”, contre environ 12 euros actuellement.

A plusieurs reprises M. Le Maire avait souligné que le coût du travail était “trop élevé” en France. Un “handicap quasiment insurmontable” alors qu’en Allemagne le taux horaire est de 6 euros, en Espagne de 7 euros et de 8 en Italie, a-t-il réaffirmé mardi.

“Ce sera un effort budgétaire très significatif”, a-t-il assuré, sans toutefois en préciser le montant. M. Le Maire espère un arbitrage “avant la fin octobre” du Premier ministre, François Fillon et du chef de l’Etat et une traduction législative juste après, “pour que le dispositif soit applicable dès l’année prochaine”, a-t-il promis.

Le ministre de l’Agriculture avait appelé à cette réunion au mois d’août alors que les producteurs faisaient face à un effondrement des prix, ne parvenant plus à couvrir leurs prix de revient.

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égumes des Bouches-du-Rhône déversent des fruits sur la chaussée, le 21 septembre 2009 aux abords d’Arles. (Photo : Anne-Christine Poujoulat)

Hervé Novelli, secrétaire d’Etat au Commerce, qui a également participé à la réunion, a abordé les problèmes ayant trait à la grande distribution, souvent mise en cause par les producteurs. Ces derniers accusent les distributeurs d’importer des fruits et légumes produits à moindre coût ou de pratiquer des marges trop importantes.

Avec la grande distribution “nous avons abordé les sujets qui peuvent fâcher”, a indiqué M. Novelli, précisant que “l’on pourrait s’orienter” vers la “suppression des rabais, remises et ristournes en période de crise”.

Avant la tenue de la réunion, les producteurs de légumes et de fruits avaient souligné leur attente “d’annonces fortes” de la part du ministre pour trouver des solutions aux crises à répétition du secteur, demandant notamment un “réalignement” des charges sur les pays concurrents du secteur.

A la sortie, malgré des mesures a minima, les producteurs semblent avoir voulu faire bonne figure.

“La solution pour le moment porte sur les emplois précaires et saisonniers. On veut que ce soit l’emploi dans son ensemble qui soit accompagné de façon à baisser globalement le coût du travail”, a réagi Angélique Delahaye, présidente de l’organisation Légumes de France. “On prend ce que l’on nous donne tout de suite, même si ce n’est pas glorieux”, a-t-elle toutefois ajouté.

De son côté, Bruno Dupont, président de la Fédération nationale des producteurs de Fruits, a fait état de “quelques avancées”. “Les annonces vont dans le bon sens”, a-t-il ajouté, notamment en ce qui concerne les relations avec la grande distribution.

Enfin, pour Jérôme Bédier, président de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), “l’intérêt de cette réunion est que l’on a abordé pour une fois les vrais sujets, les sujets de structure de la profession, les sujets de compétitivité, cela n’a pas été la reprise de l’antienne +c’est la faute à la grande distribution+”.