Christine Lagarde : “il n’est pas question de privatiser” La Poste

[22/09/2009 14:48:59] PARIS (AFP)

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és de La Poste manifestent contre le projet de changement de statut, le 22 septembre 2009 à Toulouse (Photo : Eric Cabanis)

La ministre de l’Economie Christine Lagarde a assuré mardi sur France Inter qu’il n’était “pas question de privatiser La Poste”, excluant que le projet d’ouverture du capital de l’entreprise publique puisse faire l’objet d’un référendum.

“Sur La Poste, il n’est pas question de privatiser. Je crois que les engagements sont très, très clairs”, a-t-elle dit, au matin d’une journée nationale de mobilisation d’une intersyndicale contre la réforme envisagée.

“L’ouverture du capital de La Poste, la modernisation de cette institution pour qu’elle puisse faire face à la concurrence, pour qu’elle puisse investir, pour qu’elle puisse se moderniser, pour qu’elle puisse prendre le tournant de l’électronique en particulier est nécessaire maintenant”, a-t-elle ajouté.

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és de La Poste manifestent contre le projet de changement de statut, le 22 septembre 2009 à Marseille (Photo : Gerard Julien)

“Les missions de service public, c’est à dire ce qui compte pour les Français, la distribution du courrier, la distribution de la presse, la possibilité d’aller ouvrir son Livret A, d’aller retirer de l’argent, d’aller en remettre, y compris dans de toutes petites quantités, tout ça, c’est inchangé, ça sera garanti par le texte de loi”, a-t-elle encore affirmé.

Interrogée sur un éventuel référendum sur la question, elle a répondu: “On ne va pas faire de référendum à longueur de temps”.

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és de La Poste manifestent contre le projet de changement de statut, le 22 septembre 2009 à Marseille (Photo : Gerard Julien)

“C’est un outil qui est utilisé de manière très fréquente en Suisse. Pourquoi? Parce que la Suisse fonctionne comme ça, c’est un petit pays qui est consulté sur tout et n’importe quoi. Vous savez, il y a des limites à la bonne volonté des Français. Il y a des moments où ils en ont un peu assez d’aller voter tout le temps”, a-t-elle encore affirmé.

“Il faut réserver la consultation populaire à de grands, grands moments. Sur La Poste, qu’est-ce qu’on fait ? On renforce l’entreprise en permettant la montée au capital de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), on garantit le service public (…) Franchement, il n’y a pas de quoi amener tout le monde aux urnes”, selon Mme Lagarde.

Le Comité national contre la privatisation de La Poste dont font partie 80 organisations et associations, dont les syndicats FO, CGT, CFTC, Sud-PTT ou le PS, le PCF et les Verts, a lancé en juillet une campagne pour une consultation nationale le 3 octobre, en invitant les Français à se prononcer sur le changement de statut de l’établissement public en société anonyme à capitaux publics.