ût 2009 à Thuwal (Arabie saoudite) |
[23/09/2009 11:32:16] THUWAL, Arabie Saoudite (AFP) Le roi Abdallah d’Arabie saoudite inaugure mercredi une université dotée d’équipements technologiques de pointe d’une valeur de 1,5 milliard de dollars, le premier établissement mixte du royaume.
Plusieurs chefs d’Etat étrangers et chercheurs de renommée mondiale sont attendus à la cérémonie d’inauguration de la King Abdullah University of Science and Technology (KAUST), prévue mercredi soir, jour anniversaire de la fête nationale saoudienne.
Officiellement destinée à hisser le royaume au rang des pays engagés dans la recherche, l’université va également briser un tabou dans ce pays ultra-conservateur en devenant le premier établissement public saoudien mixte.
Avec 15% du corps étudiant formé de femmes venant d’universités à l’étranger, la mixité est absolument nécessaire pour la réussite de la recherche, estiment des experts.
Sur le campus, les femmes se mêleront librement aux hommes, sans avoir besoin de se draper dans leur abaya noire, et pourront conduire une voiture.
“Nous n’avons pas fixé de quotas pour les hommes et les femmes. Ce que recherche la KAUST, ce sont les meilleurs au monde”, a indiqué Ali al-Nouaïmi, ministre saoudien du Pétrole, qui a joué un rôle de premier plan dans la réalisation du projet.
La construction du campus comportant de grands bâtiments modernes pour la recherche et des logements sur un terrain désertique de 36 km2, à 80 km au nord de Jeddah sur la mer Rouge a été achevée en deux. Des centaines de scientifiques et d’étudiants dans le monde ont été recrutés.
Cet établissement “représente un tournant pour l’avenir de l’Arabie saoudite”, a déclaré à la presse M. Nouaïmi qui préside son conseil d’administration.
Même si l’Arabie saoudite est le premier exportateur de pétrole mondial, “nous devons oeuvrer à diversifier notre économie à l’avenir”, a-t-il ajouté.
M. Nouaïmi a assuré que l’université constituait une des plus grandes réalisations de sa carrière, ajoutant qu’elle aiderait le royaume à “contribuer à une amélioration du niveau de vie dans le monde”.
Interrogé sur les recherches universitaires attendues en matière de technologies de l’énergie solaire, il a déclaré que “l’Arabie saoudite exporte aujourd’hui environ huit millions de barils de pétrole par jour (…), nous devrions pouvoir générer l’équivalent en énergie solaire”.
La KAUST, dotée de super-ordinateurs parmi les plus rapides du monde et d’autres équipements de pointe, a déjà lancé des programmes de recherche conjoints avec des institutions aussi prestigieuses que la National University de Singapour, l’Institut Français du Pétrole ou les universités de Cambridge (Grande-Bretagne) ou de Stanford (Etats-Unis).
Elle a créé ses propres unités de recherche dans des domaines aussi divers que les nanotechnologies, les mathématiques appliquées, l’énergie solaire et le génie biologique.
“Il y a deux ans, il n’y avait que le sable et la mer. Aujourd’hui, c’est l’une des meilleures infrastructures de recherche”, dit à l’AFP le recteur de KAUST, le Singapourien Choon Fong Shih.
Les cours, dispensés en langue anglaise, ont commencé en septembre avec 71 enseignants et 374 étudiants, dont 15% de Saoudiens. Les autres viennent d’une soixantaine de pays.