La grève du lait n’a plus de raison d’être selon le président de la Fédération des industries laitières

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ère de l’Agriculture entre les acteurs de la filière laitière et le ministre Bruno Le Maire, le 24 septembre 2009. (Photo : Pierre Verdy)

[24/09/2009 13:31:23] PARIS (AFP) Le président de la Fédération nationale des industries laitières (FNIL), Olivier Picot, a estimé jeudi que les grévistes du lait n’ont plus de “raisons” de continuer leur mouvement, au lendemain de l’annonce d’une réunion en urgence des ministres européens de l’Agriculture.

“Quand on entend les demandes et les revendications qu’avaient certains syndicats minoritaires et les réponses qui ont été formulées par le ministre aujourd’hui, on ne voit pas bien quelles raisons supplémentaires auraient certains acteurs à poursuivre ce mouvement qui n’a pas grand sens si ce n’est d’exprimer le désarroi de certains”, a-t-il estimé lors d’un point presse qui suivait une rencontre avec Bruno Le Maire, le ministre de l’Agriculture.

Des aides financières d’urgence ont été débloquées en faveur des agriculteurs, a rappelé M. Picot, et le ministre a obtenu la convocation d’un conseil des ministres européens de l’Agriculture dès le 5 octobre.

Selon M. Picot, cette grève du lait, qu’il a qualifiée aussi de “refus de vente”, a fait “baisser la collecte de 7 à 8% en moyenne en France” tout en soulignant de fortes disparités d’une région à l’autre.

Les deux régions les plus touchées sont la Basse-Normandie et le Sud-Ouest.

Il a estimé que cette crise du lait était notamment liée à un “problème de compétitivité” puisque le lait français est plus cher que le lait produit par exemple en Allemagne (291 euros les 1.000 litres en moyenne au 1er semestre 2009 contre 238 outre Rhin).

“La France n’est plus compétitive par rapport à ses voisins européens” et perd des parts de marché, a-t-il expliqué.

Les importations de lait de consommation ont augmenté de 46% au premier semestre 2009 par rapport à la même période de 2008, et celles de crème de consommation de 35%, selon la FNIL.

“On ne peut pas avoir durablement un prix du lait français qui soit déconnecté du prix européen”, a-t-il ajouté.

Le secteur du lait traverse une crise profonde, marquée par une chute des prix. Dans plusieurs pays d’Europe, dont la France, des producteurs laitiers ont déversé des millions de litres de lait dans les champs ces derniers jours en signe de protestation.

En France le mouvement a été lancé il y a deux semaines par l’Organisation des producteurs de lait (OPL) et l’Association des producteurs laitiers indépendants (APLI). Ces deux organisations font partie de l’EMB (European Milk Board) qui a lancé ce même mouvement au niveau européen.