J’étais gentiment au bureau en train de me presser les méninges pour rédiger la
prochaine chronique qui devait porter sur les manigances relatives à l’élection
de la Bulgare à l’Unesco quand je fus assaillie de coups de fils qui me
demandaient de rentrer d’urgence chez moi… Que se passe-t-il, nous n’avions de
problèmes avec personne, personne ne nous avait déclaré la guerre, la
Méditerranée, de par nature, ne pouvait devenir tsunamique et que pouvait-il se
passer donc ?
Sur Internet où je vais chercher souvent mon inspiration, j’appris le drame de
Redeyef où la pluie d’une année tomba en une heure, malheureusement le premier
jour de l’école et phénomène quasi naturel dans nos régions semi arides et que
l’on connaît depuis toujours et contre lequel on ne peut qu’intervenir
malheureusement après coup dans le cadre de plans du type ORSEC compte tenu du
temps de réponse de nos thalwegs enragés après de longues années de sécheresse.
Chacun a sa nature et chaque nature a ses caprices… Et comme d’habitude, on
oublie que ce phénomène se répète hélas souvent depuis que l’on dispose
d’informations météorologiques en Tunisie, soit au moins depuis 1875 –et on est
l’un des pays les plus favorisés du continent. Rappelez-vous, Kairouan en 69, la
Medjerda en 73, Sfax, Tunis, etc. et en général chaque fois ce sont les bas
quartiers qui paient chers et de leur vie l’urbanisation sauvage de nos villes …
Pour revenir à cette fameuse journée de mercredi 23 septembre 2009, on m’informa
que le pays était sillonné de tornades et que ces spectaculaires tornades de
sable à l’intérieur du pays étaient photographiées sur Facebook, et des messages
d’avertissement en continu apparaissaient sur une bande rouge et blanc à la
télé. Ce fut l’affolement général et la panique la plus totale, amplifiée par
des rumeurs on ne peut plus fantaisistes. En quelques minutes, Tunis se vida, et
en clin d’œil plus de un million d’heures de travail furent perdues …
La tornade se rapprochait, elle rasait tout sur son chemin, la tornade, la
tornade, la tornade aurait même atteint le quartier de Lafayette et continuait
son bonhomme de chemin.
J’avoue avoir été surprise par cette ambiance générale à laquelle, pour la
première fois, se sont associés des services publics généralement plus
circonspects; les experts vous diront que si nos gens du sud sont habitués aux
tornades de sable qui peuvent remonter spectaculairement vers des régions plus
denses et que ces tornades s’éteignent quand elles atteignent le rivage, les
plus dangereuses sont celles qui naissent dans les océans, aspirent des millions
de m3 d’eau et viennent s’écraser sur le rivage où elles provoquent des dégâts.
Mais cela est impossible en Méditerranée –petite mer bien gentille et calme
comme ses riverains–, berceau de la civilisation depuis de millénaires…
Je ne peux que déplorer ce comportement quelque peu laxiste et inconséquent de
ces soit-disant météorologues prévisionnistes qui, surtout, n’ont pas imaginé la
réaction tornadienne à leurs prévisions hasardeuses ….. Qui les croira la
prochaine fois ?