Il ressort d’indications fournies, lors du dernier conseil des ministres (9
sept 2009), que le nombre d’emplois enregistrés, au cours des huit premiers
mois de cette année, a augmenté de 2,6% pour atteindre, selon le ministre de
l’Emploi et de l’Insertion professionnelle des jeunes, M. Slim Tlatli, 112
mille environ, contre 109 mille au cours de la même période de l’année 2008.
Mention spéciale pour l’embauche des diplômés du supérieur, puisque le
ministre a indiqué que quelque 35.600 demandeurs d’emplois parmi les
diplômés du supérieur ont été embauchés contre 32.400, au cours des huit
premiers mois de 2008, soit une progression de 9,9%.
Mieux, sur un total de 7.500 diplômés du supérieur, chômeurs de longue
durée, 7.295 ont pu être intégrés, ce qui correspond à 97% de l’objectif
fixé pour cette année.
Toujours selon le ministre, qui tenait une conférence de presse le 24
septembre 2009, les secteurs qui se sont distingués par leur employabilité
sont dans l’ordre le secteur des services, particulièrement, les activités
commerciales. Cette activité est talonnée par l’agriculture, l’industrie et
le textile-habillement, secteurs qui connaissent une certaine stabilité.
Par delà ces résultats positifs, le problème de l’emploi des diplômés du
supérieur demeure entier. Le chômage de ce nouvel essaim social est dû,
entre autres, selon une étude effectuée par le ministère de l’Emploi en
partenariat avec la Banque mondiale, à l’inadéquation entre la formation
reçue et les nouvelles exigences du marché de l’emploi. En plus clair, les
diplômés doivent, désormais, faire face à une offre d’emploi décalée par
rapport à leurs compétences.
L’étude-enquête distingue deux cas d’inadaptation : la première concerne les
emplois déclassés (34% du total). De tels emplois exigent des compétences
en-dessous des qualifications acquises à l’université. Une telle situation
concerne 43% des maîtrisards (demandeurs d’emploi), 35% des techniciens
supérieurs et 10% des ingénieurs. A titre indicatif, les candidats admis au
Certificat d’aptitude à la profession d’enseignant au secondaire (CAPES)
sont déclassés pour être recrutés en tant que maîtres d’école.
La seconde a trait aux emplois qui demandent des compétences qui ne sont pas
en rapport avec les qualifications acquises au supérieur (20%).
Même les quatre mécanismes évoqués, lors de la conférence de presse, par le
ministre de l’Emploi et de l’Insertion professionnelle des jeunes, demeurent
insuffisants. Il s’agit des contrats-programmes conclus avec les régions.
Ces contrats, conçus pour promouvoir l’emploi selon les spécificités
régionales, sont au stade de l’expérimentation. Ils ont été financés par le
biais d’une enveloppe budgétaire de 37 millions de dinars et mobilisera une
deuxième d’environ 18,5 millions de dinars (montant qui sera fourni par le
canal du Fonds national de l’emploi 21/21).
Le deuxième mécanisme consiste en une cellule créée par l’Agence nationale
de l’emploi et chargée de la préparation technique et psychologique des
candidats aux offres d’emplois proposées.
Le troisième est un mécanisme logistique. Il se propose d’améliorer la
qualité des prestations fournies par les bureaux de l’emploi. Le programme
élaboré, à cette fin, serait conforme aux ratios standards internationaux,
notamment en ce qui concerne la réactivité des bureaux d’emploi et la
transparence de leurs prestations.
Le dernier mécanisme, dénommé réseau de franchise pour la promotion du
travail indépendant, sera lancé ; ce mécanisme vise à mieux organiser les
métiers de maintenance (électricité, climatisation, maintenance des
équipements informatiques, jardinage….). Il est, également, prévu de créer
des centres d’appels en appui à ce mécanisme.