à Lille, avant d’acheter en ligne avec une carte bancaire. (Photo : Denis Charlet) |
[01/10/2009 09:37:55] PARIS (AFP) Chaque année, de nombreux Français qui font leurs courses en supermarché donnent des produits aux Banques alimentaires le temps d’un week-end. Désormais, ils pourront le faire régulièrement lors de leurs emplettes en ligne, grâce à un projet présenté au salon e-commerce.
La société Proxi-Business a conçu un dispositif internet dans ce but, qu’elle met à la disposition de tous les distributeurs, qu’ils soient habituellement ses clients ou non, explique Franck Berthinier, directeur service client à l’origine du projet, récompensé par un “e-commerce award” dans le cadre du salon.
L’opération a été testée dans plusieurs sites pilotes où “environ 10% des clients ont donné un ou plusieurs produits” dans un panier dédié.
Pour l’instant, la collecte s’élève à 150 kg de marchandises données par mois et par site. L’opération devrait prendre de l’ampleur avec l’arrivée progressive des enseignes nationales, alors que plusieurs enseignes locales participent déjà.
Elle est effective sur le site de Monoprix, avec le slogan “un clic de l’index pour donner un vrai coup de pouce”, et sera sur le site de Casino en octobre, tandis que Ooshop (Carrefour) est attendu “avant la fin de l’année”.
La collecte traditionnelle des Banques alimentaires “mobilise 100.000 bénévoles à placer dans les supermarchés” pendant un week-end, souligne M. Berthinier. Sur internet, la collecte pourra se faire 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, et il sera possible de réduire des impôts une partie des versements.
“L’idée n’est pas de remplacer la grande collecte”, mais de permettre un stockage plus facile et une collecte plus fréquente, en permanence ou régulièrement selon les choix de chaque site.
“Quand on récupère 12.000 tonnes de marchandises sur deux jours, nos 79 entrepôts ne sont pas toujours suffisants pour tout entreposer”, explique Laurence Devault, porte-parole de la Fédération française des Banques alimentaires.
“Parfois, certaines banques sont obligées de louer des entrepôts supplémentaires pour stocker la collecte nationale, alors que sur internet, cela va se faire tout au long de l’année. Les enseignes vont mettre de côté les produits que nous viendrons chercher au fur et à mesure pour optimiser la logistique et le stockage”, précise-t-elle.
Les marchandises sont ensuite données à 4.850 associations caritatives.
Avec cette opération, les Banques alimentaires espèrent “toucher des personnes qui vivent en ville, des jeunes, qui ne se déplacent plus en magasin, ou en tout cas pas le week-end”, souligne-t-elle.
Alors que “la grande collecte se fait sous le regard des autres” et qu’on peut se “sentir obligé de donner”, sur internet, “vous êtes seul devant votre ordinateur, il faut avoir envie de faire un beau geste”, relève de son côté M. Berthinier.
Avec la crise, entre juin 2008 et 2009, les Banques alimentaires ont constaté une augmentation de 16% de la demande. “Il est évident que nous allons avoir besoin de plus de nourriture”, souligne Mme Devault. “L’année dernière on a eu plus de 20% d’augmentation à la collecte nationale, les Français avaient bien réagi au fait que c’était la crise”.
La Banque alimentaire de Bordeaux, deuxième plate-forme en France, a elle lancé un cri d’alarme mardi, évoquant un bond de 45% du nombre de bénéficiaires en un an et demi.
Cette année, la collecte nationale aura lieu les 27 et 28 novembre.