é du président de la BCE Jean-Claude Trichet (G) et du Commissaire à l’économie Joaquim Almunia, le 1er octobre 2009 à Göteborg (Photo : Georges Gobet) |
[01/10/2009 16:54:07] GÖTEBORG, Suède (AFP) Les Européens se sont mis d’accord jeudi sur la nécessité de revenir dès que possible à la discipline budgétaire pour réduire déficits et dettes qui explosent à des niveaux records, mais sont divisés sur l’idée de fixer une date butoir en 2011.
Les ministres se sont entendus sur la nécessité d’un “retrait des mesures extraordinaires” de relance budgétaire “le moment venu”, ainsi que de “plus de consolidation budgétaire” et de “réformes structurelles”, a déclaré le ministre suédois des Finances, Anders Borg, dont le pays préside l’UE.
Il s’exprimait à l’issue d’une rencontre avec ses homologues de l’Union européenne à Göteborg, en Suède.
En revanche, aucune date pour commencer l’effort budgétaire n’a été fixée.
La situation pourrait évoluer après la publication par la Commission européenne le 3 novembre de prévisions économiques portant pour la première fois sur 2011.
Ces prévisions “seront utiles pour aider à décider quand les stratégies de sortie (de la crise) doivent commencer à être mises en place”, a dit le commissaire européen aux Affaires économiques, Joaquin Almunia.
Les pays de la zone euro (Photo : AFP) |
Si le scénario d’une reprise s’installant en 2011 ne se confirmait pas, sans fixer de date, “nous garderons une flexibilité pour faire face à la situation”, a-t-il ajouté. Autrement dit, l’effort de discipline budgétaire serait encore repoussé.
Bruxelles table jusqu’ici sur une contraction de l’économie de 4% en 2009, et un léger repli en 2010 (-0,1%).
Au sein de la seule zone euro, qui comporte 16 des 27 pays de l’UE, l’idée d’une date butoir fait son chemin, même si l’Espagne et le Portugal sont encore réticents.
Les pays partageant la monnaie unique sont d’accord pour dire qu’ils pourraient recommencer à réduire leurs déficits publics “pendant l’année 2011” si “la situation devait continuer à s’améliorer”, a dit en Suède le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker.
La prudence des gouvernements s’explique par une situation économique encore fragile en Europe, malgré les signes de reprise.
Les déficits atteignent des proportions inquiétantes, creusés par les dizaines de milliards d’euros dépensés par les gouvernements pour financer des plans de relance face à la récession, et par la hausse des dépenses sociales induite par la crise.
Le Pacte de stabilité et de croissance européen, qui, en principe, limite à 3% du Produit intérieur brut (PIB) le déficit public national annuel des différents pays, a de facto volé en éclats.
Au sein de l’Union européenne (UE), 20 des 27 pays prévoient cette année des déficits supérieurs à la limite, et 13 sur 16 dans la zone euro. Du jamais vu.
Du coup, la dette suit le même chemin.
La Commission européenne estime qu’elle atteindra environ 100% du PIB vers 2016 dans la zone euro, avec des sommets en Irlande et au Royaume-Uni, si des mesures “très substantielles” ne sont pas prises à partir de 2011. Un bond par rapport aux 69,3% de 2008.
Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a estimé pour sa part jeudi que la réduction des déficits devait intervenir “le plus tôt possible”.
Dans plusieurs pays, la réduction des déficits n’est cependant pas la priorité du moment.
La France a présenté mercredi un “budget de sortie de crise” pour 2010 qui prolonge l’effort de relance économique engagé cette année au prix d’un déficit public record, à 8,5% du PIB.
Le fossé se creuse avec l’Allemagne. Le gouvernement de ce pays vient d’annoncer qu’il prévoyait un déficit de seulement 3,7% cette année, contre 4% prévu jusqu’alors.