FMI et Banque mondiale affirment leur nouveau rôle dans l’économie mondiale

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énéral du FMI, Dominique Strauss-Kahn, le 2 octobre 2009 à Istanbul. (Photo : Bulent Kilic)

[02/10/2009 14:52:30] ISTANBUL (AFP) Les dirigeants du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, deux institutions sorties renforcées de la crise, ont affirmé vendredi à Istanbul leur nouveau rôle dans l’économie mondiale.

S’apprêtant à recevoir les ministres de 186 Etats membres lors de leur assemblée annuelle, lundi et mardi, les deux institutions internationales se sont posées en garantes de la coopération et de la stabilité.

Le directeur général du Fonds, Dominique Strauss-Kahn, a parlé lors d’une conférence de presse de “point de départ d’un nouveau FMI”.

Ayant retrouvé auprès des gouvernements une légitimité qu’on pouvait croire à jamais perdue, le Fonds a vu les Etats renflouer considérablement ses finances ces six derniers mois. Ses ressources à des fins de prêt ont triplé, à 750 milliards de dollars.

Par ailleurs, il a reçu pour mission de la part du G20 d’apporter son expertise technique sur la cohérence des politiques économiques nationales, et de surveiller les déséquilibres mondiaux qui pourraient provoquer une nouvelle crise.

“J’étais un peu inquiet qu’après le pic de la crise on puisse voir le consensus s’envoler et chaque pays revenir à ses problèmes nationaux et intérieurs, ce que je peux comprendre”, a déclaré M. Dominique Strauss-Kahn.

“Jusque-là ça ne s’est pas produit”, a-t-il ajouté, se félicitant des engagements pris par le groupe des pays riches et émergents du G20 à Pittsburgh (Etats-Unis) les 24 et 25 septembre pour coordonner les politiques économiques.

“Il y a une hypothèse et c’est celle que je privilégie, où la coopération au sein du G20 aboutit à résorber à la fois les déséquilibres et à éviter (une) guerre des taux des changes en aboutissant à des taux de change mieux positionnés qu’ils ne le sont aujourd’hui”, a-t-il précisé lors d’un entretien avec France 24.

Menace plus immédiate, la montée du chômage nécessitera aussi une réponse coordonnée, soulignent les deux institutions multilatérales.

“Quand vous avez un chômage à grande échelle ou une chute de l’emploi, vous voyez arriver des problèmes de malnutrition, les enfants sont retirés de l’école, ceux en bas de l’échelle sont les plus touchés et ont le moins de moyens de se protéger”, a rappelé le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick.

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ésident de la Banque mondiale, Robert Zoellick, le 2 octobre 2009 à Istanbul. (Photo : Bulent Kilic)

Lors de son exercice 2008-2009 (clos fin juin), la Banque a alloué 3,1 milliards de dollars à la protection sociale, “sept fois la moyenne annuelle”, et devrait encore y consacrer 2,2 milliards de dollars en 2009-2010.

Le G20 a également demandé à la Banque mondiale d’augmenter ses prêts à 100 milliards de dollars sur les trois prochaines années.

Le FMI se voit pour sa part en “prêteur de dernier ressort” aux pays en difficulté. Ce rôle devrait, selon l’institution, limiter à l’avenir la nécessité pour les Etats de constituer d’immenses réserves.

Plutôt que cette accumulation de devises non utilisées, “il y a une autre solution, moins coûteuse, plus efficace pour éviter cela, qui est la mise en commun des réserves, un rôle qui était à l’origine dans l’esprit des fondateurs du FMI”, a expliqué M. Strauss-Kahn.

Ce dernier en a profité pour plaider en faveur d’une pérennisation des ressources de l’institution, les actuelles étant simplement prêtées par les Etats membres.

“La base de ressources du FMI devrait encore être accrue. Combien il faudrait, c’est bien sûr une question difficile: certains ont dit 1.000 milliards de dollars, tandis que d’autres pensent que la base de ressources devrait être beaucoup plus large”, a-t-il dit lors d’un discours dans un hôtel d’Istanbul.