ège du Medef durant les négociations sur l’assurance chômage, le 23 décembre 2008 à Paris (Photo : Jacques Demarthon) |
[02/10/2009 19:02:58] PARIS (AFP) Chômeurs en fins de droits, mobilités, contrats de travail feront partie de nouvelles discussions d’ici fin 2009, ont décidé vendredi patronat et syndicats, les employeurs voulant user de tous les leviers pour sortir vite de la crise, les syndicats craignant une flexibilité accrue.
Réunies vendredi au Medef, les organisations patronales et syndicales ont entamé le second volet de la négociation sur la gestion sociale des conséquences de la crise économique sur l’emploi en définissant de grands axes et un calendrier de travail.
Elles ont décidé d’aborder en priorité la question des chômeurs en fin de droits à l’assurance chômage, avec un groupe de travail le 26 octobre pour évaluer le nombre de personnes concernées et les modalités pour améliorer leur situation.
“Il faut vite trouver une solution pour la situation de fin de droits, dans laquelle des chômeurs vont basculer début 2010”, a jugé Stéphane Lardy (FO). “Les fins de droits vont être un sujet délicat car risque de se poser la question du financement”, a dit à la presse la chef de file patronale Dominique Castéra (Medef).
Les 6 et 26 novembre feront l’objet de séances plénières pour aborder la mobilité au travers des congés de mobilité et de reclassement ou encore de la revitalisation des bassins d’emploi.
Et le 14 décembre seront discutées la forme et l’utilisation des contrats de travail, notamment du travail intermittent, “cher à la CGPME” selon la CFDT.
“Pas question de généraliser le travail intermittent”, a lancé Gabrielle Simon (CFTC), tandis que Stéphane Lardy (FO) a observé que ce contrat existait déjà dans 70 branches d’activité.
Avec ces diverses discussions, le patronat entend “poursuivre les réformes de fond engagées” afin “d’accélérer la reprise de l’emploi” mais aussi “de poser les bases d’une réforme qui rende le marché du travail plus réactif et plus fluide”, selon le discours d’introduction de Mme Castéra, transmis à la presse.
Plusieurs syndicats ont exprimé leur crainte que le patronat ne veuille obtenir avec cette négociation une plus grande flexibilisation du marché du travail. “Il ne faudrait pas que la sortie de crise soit l’occasion de remettre en cause des droits”, a estimé Eric Aubin (CGT).
Observant que le droit du travail permet déjà d’augmenter la flexibilité (temps partiel subi, CDD courts, intérim), Marcel Grignard (CFDT) a souhaité que la négociation permette de “mieux encadrer” la situation des salariés.
Le premier volet de cette négociation, centré sur des mesures d’urgence pour l’emploi, avait débouché le 8 juillet sur un projet d’accord élargissant le chômage partiel à la rentrée et améliorant l’indemnisation de certains licenciés économiques. Un bilan de l’accord de juillet est prévu fin 2009, ce qui permettra, selon Alain Lecanu (CFE-CGC) d'”adapter” les mesures au besoin.
Si certaines mesures pouvaient s’appliquer directement, d’autres nécessitaient une intervention de l’Etat (contingent d’heures de chômage partiel indemnisables porté à 1.000 par an dans toutes les branches d’activité, etc.) ou avaient été renvoyés à des groupes de travail patronat-syndicats.